mardi 31 mars 2009

Un scoop

A ma connaissance, la seule image où on voit cette feignasse de Tintin faire son boulot. Et c'est du solide, pas du genre "écrire court pour être lu" (poil aux fesses).
Mais non, j'lui veux pas de mal, au patron de l'UMP !
Pas physiquement, en tout cas...

(Merci à Thierry Nicolas pour cette belle image.)

dimanche 29 mars 2009

Il faut bien commencer par quelque chose

"Tillinac, c'est ringard!" Mais bien sûr... Sommes-nous vraiment certains de ne plus correspondre à ce qu'il écrivait de nous (et de lui) dans les années septante? A bien y regarder, j'ai des doutes...Pour ouvrir ce blog, dont je ne sais pas ce qu'on en fera, deux extraits du "Spleen en Corrèze". L'auteur est de droite, je sais. Mais ce qu'il a écrit il y a trente ans peut encore nous poser des questions. On va regarder ça de près !




« Du côté des puissants »

« On nous connait de vue. Le localier est un accessoire familier du paysage social. Lorsqu’ils nous voient passer dans la rue avec notre appareil, les gens disent : « Tiens, le journaliste de La Gazette ! Il doit y avoir un accident quelque part. »

Accident ou cérémonie. Ils nous voient prendre des photos dans toutes les manifestations – et s’imaginent sans doute que nous les dédaignons, car nous allons directement saluer les responsables, les membres du bureau, les ordonnateurs de la manifestation. Les « importants » de Tulle. Eux, ils sont dans la salle. Comment comprendraient-ils que nous faisons notre métier, que les « importants » nous renseignent ? Comment sauraient-ils que nous nous moquons souvent des « importants » en aparté, et que nous ne sommes pas loin de considérer toute personne qui « s’occupe de quelque chose » comme une sorte de malade ?

A leurs yeux, nous avons passé la barrière, du côté des puissants et de leur faire-valoir. Il est vrai que nous contribuons au fonctionnement d’un « système » : une chronique locale, en gros, c’est l’histoire au jour le jour d’une cinquantaine de notables – les péripéties de leur succession dans le temps, leurs propos, leurs conflits, les rites grâce auxquels ils perpétuent leur emprise. La plupart des localiers s’y laissent piéger. Pas tous. »

Notable

« Dans une petite ville, le localier est impliqué partout et à tout niveau. Il faut jouer le jeu. (…) Un localier devrait changer toujours d’exil. S’il s’enracine, il devient un notable. Dans cette hypothèse – la plus fréquente –, il se trahit : on ne saurait être à la fois chasseur et gibier. »

Denis Tillinac
Spleen en Corrèze
(éd. Robert Laffont)