mercredi 24 juin 2009

Elle est toujours là

Aujourd'hui, les journaux ne parlent que de ça : la France a un "nouveau" gouvernement, avec un Mitterrand dedans ! Tous les commentaires étant déjà faits, et sûrement bien faits, nous nous contenterons de survoler l'événement (comme mon camarade d'"Au quotidien d'ici", je ne rechigne pas devant un nous de majesté). Alors, tiens, nous nous bornerons à remarquer qu'il n'y a toujours pas de Mosellan parmi les excellences, et que donc le scoop d'il y a quinze jours était effectivement du n'importe quoi. D'ailleurs, on ne voit pas pourquoi Sarko s'obligerait à inclure un Mosellan dans l'équipe à Fillon, vu qu'il n'a guère plus de considération pour ce beau département que pour la Bretagne. Et puis, il y a toujours la Lorraine de service, j'ai nommé Nadine M.

Quant à l'adjectif "nouveau", on peut relativiser. Il y a toujours MAM dans la bande, cette fois à la Justice, sans doute pour apaiser les néochiraquiens. Du coup, j'exhum
e cette vieille image d'une MAM ministre de la Défense, qui était venue dans les bureaux du journal qui m'emploie, en 2004, je crois, soutenir son camarade Aillagon en campagne électorale. Ce jour-là, vraiment par hasard, j'avais sorti ma cravate du dimanche. Je suis sûr qu'elle s'en souvient avec émotion.

vendredi 19 juin 2009

Piégé !

A force de faire le malin, ça devait m'arriver : ce blog est menacé d'une récup' politique - et donc aussi son auteur. D'un côté, c'est plutôt flatteur; mais c'est surtout sacrément piégeux, comme on dit chez nous.

C'est l'excellent Roger Cayzelle qui est la cause de mon tourment (http://vivrelaville.over-blog.com/article-32127280.html). Pour les quelques-uns qui l'ignorent encore, Roger est un ancien ponte de la CFDT lorraine, habilement devenu président du conseil économique et social de la région, et auquel on prête quelques ambiitons politiques au sein du PS (si celui-ci passe l'hiver, mais, bon).

Et voilà que sur son blog, Roger scotche l'adresse du Couarail et me lance, au passage, une bordée de compliments à faire rougir un ancien communiste devenu écolo.

Quoi de plus emmerdant pour un journaliste normalement constitué que de voir un politicien, même aussi estimable que Roger, afficher quelque complicité envers lui? Le piège, je vous dis!

J'aime beaucoup Roger Cayzelle, comme bonhomme. J'adhère nettement moins à son itinéraire syndicalo-politique, mais ça, ça me regarde. Je suis sensible à ses marques d'estime, car je me force à être assez naïf pour faire comme si elles étaient indiscutablement sincères. Mais je lance un appel à tout ce que la droite lorraine compte d'internautes : arrangez-vous pour qu'un élu bien réac m'envoie quelques petites flatteries de derrière les fagots; comme ça, ça rétablira l'équilibre !

jeudi 18 juin 2009

Un reporter, ça rapporte. Et puis c'est tout!

En couverture de l'hebdo La Vie de cette semaine (n° 3329), cet appel : "Iran : ce qu'a vu notre reporter". Enfin ! Enfin, une rédaction qui ne se paie pas de mots, et qui annonce tout simplement la couleur. En pages intérieures, jour par jour, voire heure par heure, le récit des cinq jours vécus à Téhéran par Anne Guion. Anne Guion qui, donc, est reporter. Et qui a fait son métier, en racontant comment elle a travaillé, qui elle a rencontré, ce qu'elle a entendu... et vu. Un reportage, quoi !

"Ce qu'a vu notre reporter". Ce titre devrait être répété à longueur de Unes. Il résume en cinq mots ce qu'on devrait demander en permanence aux reporters : dire ce qu'ils ont vu et, accessoirement, ressenti.

Au lieu de quoi trop souvent, de plus en plus souvent, les rédacteurs en chef ou les chefs de service - et surtout ceux qui ne sortent jamais de leur bureau - envoient aujourd'hui leurs reporters sur le terrain en les dotant d'une mission précise : rapporter un angle prédéfini, voire illustrer une vision pré-établie des événements. Le témoignage n'est plus guère de mise.

Merci à La Vie pour ce rappel basique : le reportage, c'est d'abord du récit. Et un reporter, c'est quelqu'un à qui on fait confiance, pas quelqu'un à qui on dit ce qu'il va dire... Mais au fait, pourquoi je m’énerve, moi ?

mardi 16 juin 2009

Camarades du «Figaro»...

Ils ont beau être (réputés) de droite, je me déclare solennellement solidaire de l'ensemble des journalistes du Figaro. Frères et sœurs de plume, mobilisons-nous pour soutenir ces malheureux dans l'épreuve la plus éprouvante que puisse connaître une rédaction!

Le Canard enchaîné se fait l'écho du désarroi des journalistes du Figaro après la condamnation de leur proprio, Serge Dassault (83 ans), à un an d'inéligibilité. Ils craignent aujourd'hui que le patron, privé de son jouet politique, n'ait envie de revenir diriger activement le journal, voire d'y écrire.

La rédaction du journal qui m'emploie a connu cette catastrophe. En 1999, la patronne, fille du fondateur du journal, a passé l'arme à gauche - c'était la première fois, d'ailleurs, qu'elle laissait quelque chose à gauche. L'heure de la revanche avait sonné pour son époux, -poux de la reine, -poux de la reine..., qui depuis toujours rêvait d'être un patron de presse et qui, jusqu'à présent, n'avait réussi qu'à être le mari de Madame et le pote du maire.

Durant une demi-douzaine d'années, ce fut terrible! Au début, le rédacteur en chef, qui était un vrai journaliste, a payé de sa personne pour protéger autant que possible la rédaction. Mais il fut vite remplacé par un histrion incapable de dire autre chose qu' «amen» ; et dès lors, nous fûmes soumis en permanence à la valse des caprices d'un vieillard dans un monde de vieillards.

Aujourd'hui, le journal racheté par une grande banque et en voie d'intégration dans un grand groupe de presse, nous sommes dans la tourmente du monde des affaires. Nous devrions être épouvantés et révoltés. Il n'empêche : camarades du Figaro, nous sommes avec vous de tout notre coeur !

samedi 6 juin 2009

L'arbre et la forêt

Le journal qui m'emploie doit se préparer à vivre une révolution. Avant la fin de cette année, les journalistes devront avoir appris à calibrer leurs articles en... nombre de signes, et non plus en nombre de lignes comme ils en ont l'habitude depuis des lustres. My God !

Ce changement capital, ce pas décisif vers la modernité doit être célébré à coups de trompe. Enfin, le XXIe Siècle est à nous...

Au fait, on nous annonce cette réforme existentielle à l'occasion de la mise en œuvre d'un nouveau logiciel rédactionnel – le troisième en quinze ans. Un système qui, accessoirement, facilitera grandement la circulation des articles, photos, pages au sein d'un monstrueux groupe de presse.

Mais enfin, ce n'est là qu'un détail sur lequel on ne saurait s'attarder. D'ailleurs, je pense que j'ai épuisé mon quota de signes.

vendredi 5 juin 2009

Merhaba !

De la Sublime Porte (Istanbul), on nous mande qu'un fidèle du Couarail est fort désappointé. Soucieux de produire quelque commentaire à destination de nos lecteurs d'Europe, cet expatrié fut bien malheureux d'apprendre que le Grand Vizir a condamné au silence ses sujets adeptes de «Blogger», la mémoire du grand Ata Turk ayant été offensée, nous dit-on, par quelque vidéo occidentale. La Turquie n'est pas encore tout à fait démocratique, hélas – mais comme nous le fait observer ce même correspondant d'Orient, ce n'est pas la nation qui vient d'adopter la loi «Hadopi» qui est la plus fondée pour lui en faire reproche.