dimanche 28 février 2010

Les premiers seront les derniers...

France Inter, ce matin, nous répète toutes les deux minutes que, «selon une étude à paraître» réalisée par le CNRS, on note de meilleures performances dans les entreprises où les femmes représentent plus de (environ) 33% des cadres.

Je suis un peu agacé par cette manie qu'ont les journalistes de vouloir toujours exploiter les événements - ici, l'étude du CNRS - avant qu'ils ne se soient produits. On annonce l'étude «à paraître», on en sort l'un des résultats les plus spectaculaires et on y consacre deux heures d'émission, et... c'est tout. Le jour où paraîtra l'étude complète, qu'on disposera de toutes les données qu'elle contient, qu'on pourra donc en tirer de multiples enseignements, il sera trop tard: c'est bon, Coco, on en a déjà parlé, passe à autre chose. Tout ça pour avoir eu le fulgurant plaisir d'être les premiers. Lisez vos quotidiens, à commencer par celui où j'ai l'honneur de travailler: on n'arrête pas de chercher à «précéder l'événement», ce qui revient souvent à en faire de la bouillie.


Entre hommes

Par ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire, cette histoire d'entreprises performantes parce que partiellement dirigées par des femmes? Deux solutions: les femmes sont meilleures patronnes que les hommes; ou : c'est parce qu'elles sont plus modernes et plus performantes que ces entreprises ont intégré les femmes dans leur encadrement. Personnellement, je penche plutôt pour la deuxième réponse.



L'entreprise qui m'emploie est, dans ce domaine, aussi en retard que la plupart des boîtes du secteur (cf. mon billet du 20/10: http://couarail.blogspot.com/2009/10/eh-les-filles-ou-etes-vous.html). Les nouveaux patrons, arrivés il y a trois ans, ont changé pas mal de choses dans la maison; mais sur ce plan, ils se révèlent aussi lourdingues que leurs prédécesseurs. Dommage...

mardi 23 février 2010

Papivores

Dans les années 70 et 80, toute la gauche et une partie de la droite républicaine s'étaient mobilisées contre la rapacité de Robert Hersant, qui rachetait des entreprises de presse pour constituer un groupe à l'époque inconcevable. On l'appelait "le Papivore" et on se bagarrait pour l'empêcher de propager la pensée unique d'un bout à l'autre de l'Hexagone (qui comprend, injure à la géométrie, les Antilles, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie et la Réunion).

Dans les années 2000, un nouveau groupe de presse est en train de bouffer la moitié est de l'Hexagone. Après les opérations de capitaux, commencent les concentrations de rédactions.Dans les années 70 et 80, ça faisait du bruit. Dans les années 2000, en Sarkozie, tout le monde s'en fout. Bah, c'est pôh grav'!

mardi 9 février 2010

Exotisme


Entendu ce matin à France Inter: "Martine Aubry se rend aujourd'hui en Alsace, à Colmar puis à Metz." C'est pas pour être excessivement chauvin, mais bon. Je rappelle à mes bons confrères que Metz, c'est en Lorraine. Quand on parle d'élections régionales, c'est un détail qui compte ; et puis, les Alsaciens peuvent se brosser s'ils veulent nous piquer notre immense président Masseret ! (Quoique...)

Tant qu'on est dans ces histoires de frontières, j'en profite pour évoquer une autre fable. Celle que sert le directeur général de l'actionnaire principal de l'entreprise qui m'emploie (...), en assurant les salariés de tous les journaux dont il prend le contrôle qu'il n'a d'autres buts que d'empêcher le transfert de leur siège à l'étranger. Personnellement, tant de patriotisme m'émeut. Surtout que même si c'était vrai, il faut bien avouer que ça ne servirait pas à grand chose: une direction alsacienne n'est pas moins exotique qu'une direction belge, au hasard, et un patron n'est toujours qu'un patron. Tricolore ou pas. Là-dessus, je vous laisse, c'est l'heure d'aller au chagrin.

vendredi 5 février 2010

Rubrique médico-sociale: mais que fait donc la police?

Selon les gazettes du jour, les policiers sont descendus hier dans la rue, à l'appel de leurs syndicats. On apprend qu'à l'issue de la manifestation, quelques dizaines de ces braves gens ont dû être admis en hôpital psychiatrique. Selon un neurologue, les malades, souffrant de sarkozite aigüe, ont craqué en constatant l'impossibilité de vanter la réussite de leur légitime mouvement tout en divisant par deux le nombre de participants, comme d'hab. Ce matin, l'ambiance dans les commissariats est tendue, et l'on songerait dans les milieux du pouvoir à rétablir d'urgence les Renseignements généreux.