dimanche 20 novembre 2011

Indignés de tous les pays...

A voir absolument en ce moment sur le site d'Arte, un webdoc de Joseph Gordillo. Oui, ceci est un spécial copinage. Mais même si ça n'avait pas été Jo, je vous l'aurais conseillé quand même. Alors...

mercredi 2 novembre 2011

Tous ensemble, tous ensemble, tous...

Le Canard Enchaîné - 2 novembre 2011.
Un coup de chapeau au Canard Enchaîné de ce mercredi pour avoir repéré cet admirable exploit de l'envoyé spécial du Progrès à la coupe du monde de rugby à Auckland.  Mais le volatile n'a pas plongé assez profond pour saisir le sel supplémentaire de ce qu'il faut bien reconnaître comme un plagiat: car les lecteurs du Progrès n'auront pas été les seuls à en profiter. On a retrouvé le même reportage, sans la moindre correction, dans L'Est Républicain, le Journal de Saône-et-Loire, Le Républicain Lorrain, Vosges-Matin, Le Bien Public... Autant de quotidiens contrôlés par le Crédit Mutuel et, par là, tous adeptes de la mise en commun du travail des envoyés spéciaux des uns et des autres.

Ici, c'est une faute déontologique qui est aveuglément multipliée par le nombre de supports impliqués dans l'affaire.

Demain, si l'un ou l'autre se laisse aller à une diffamation, un bidonnage ou une quelconque manipulation, on pourra retrouver la même inconscience, dont chacun des directeurs de journal concernés se retrouvera complice. Mais bien sûr, «il faudrait être fou pour en tirer le moindre théorème»...

mardi 18 octobre 2011

La démocratie, un plaisir primaire

Dimanche de primaire socialo-radicale, deuxième tour. J'ai beau faire le trottoir depuis trente ans, je suis toujours étonné par la facilité avec laquelle les gens confient leurs états d'âme à un inconnu. C'est encore plus vrai à Metz-Borny, où je me suis rendu en fin d'après-midi. Dans ce quartier "défavorisé", comme disent les énarques et les journalistes, les gens qui se déplacent au bureau de vote sont plutôt fiers d'eux.  Je ne regrette pas ma soirée.

Quant au dépouillement... Bon, on peut toujours ironiser; mais tant mieux quand même qu'il reste des bénévoles pour faire le boulot démocratique!

jeudi 29 septembre 2011

La droite, c'est nul!

...En tout cas, si l'on en croit cette leçon de maths donnée par Raymond Queneau :
« Soit le chiffre 1. Placez un 0 à sa droite, ça fait 10. Placez un 0 à sa gauche, ça fait toujours 1 (01). Conclusion : le 0 n'est opérationnel qu'à droite.»

mercredi 21 septembre 2011

Petite résistance au quotidien

Les aventures de la Filpac de Sud-Ouest évoquées ci-dessous me rappellent une historiette vécue par un confrère aujourd'hui retraité, Jean-François Donny (bien plus lointaine dans le temps et sans grand rapport, mais je suis ici pour me faire plaisir, et si vous n'êtes pas contents, etc). Il s'agit d'un de ces petits actes de bravoure sans beaucoup d'importance qui émaillent la vie des localiers sans laisser trop de traces dans l'Histoire, mais qui nous rappellent qu'il est bon de rigoler de temps en temps.

En ce temps-là, Jean-François Donny était journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest, basé à Issoudun, dans l'Indre. Dont le maire de l'époque était André Laignel, un socialiste qui eut ses heures de gloire. Le moins qu'on puisse dire est que le journaliste et le maire ne s'entendaient guère, le second se comportant, selon Donny, comme beaucoup de ces notables de province proches de l'autocratie.

«A Issoudun, raconte Jean-François Donny, il fallait marcher droit, filer doux et, pour ce qui me concernait, manier docilement la plume.» Situation bien connue, qui conduisit inévitablement le localier à entrer en conflit avec le maire. Un beau jour, le plumitif ayant déplu, il fut tout bonnement interdit de reportage sur les affaires municipales. Il advint que Laignel inaugura un matin une nouvelle déchetterie, événement important pour la localité. Arrive le journaliste, avec son calepin et son appareil photo.  Récit de Jean-François Donny:
«Je vis Laignel fendre le pack de ses supporters et foncer droit sur moi, avec son rictus des mauvais jours.
– Monsieur, vous n'êtes pas invité, me balança-t-il, les lèvres crispées.
– Mais, mais..., bégayai-je totalement pris au dépourvu.
– Partez, monsieur!
Je m'esquivai sous le regard muet de la petite assistance médusée. Je ravalai ma colère, pourtant grande et violente, et je marchai sans un mot vers ma voiture.
La Nouvelle publia le lendemain une photo blanche dont on me parle encore souvent. Une photo blanche, c'est-à-dire un rectangle vide figurant l'inauguration d'où Jules-Ferdinand Déline [pseudo choisi par Donny] avait été viré comme un galeux.»
Il fallait le faire! Le plus joli dans l'histoire est que le journaliste obtint le soutien de sa rédaction en chef.

Je ne suis pas certain que ce genre d'insubordination serait encore possible dans notre XXIe siècle démocratique. On peut rêver...

Cette anecdote est tirée du livre de souvenirs publié par Jean-François Donny aux éditions Mains Nues, sous le titre Les Chiens écrasés. Jean-François Donny, originaire du beau département de la Meuse, fit ses débuts en 1977 à L'Est Républicain, puis l'essentiel de sa carrière à La Nouvelle République du Centre-Ouest. Il est le frère du peintre Phil Donny, qui n'est pas triste non plus.

lundi 19 septembre 2011

On n'est pas des bêtes!

« La direction se refusant à toute augmentation même minime, les salariés des hebdos du groupe Sud Ouest ayant pourtant privilégié le dialogue et avant toute action plus vigoureuse et toujours préjudiciable rappellent qu'ils ne sont pas du bétail. »
Les salariés du groupe Sud-Ouest ne veulent pas être considérés comme du bétail. Leur syndicat Filpac-CGT l'a fait savoir en insérant, dans certaines publications du groupe, un message qui lui vaut quelques ennuis: la direction ne veut pas que cela se sache. On leur souhaite bon courage... Belle illustration, en tout cas, de l'ouverture d'esprit du patronat de la presse régionale!

samedi 3 septembre 2011

Bientôt les vendanges

Quand les attachés parlementaires retrouvent votre numéro de portable

Quand on découvre qu’un collègue est papa depuis trois semaines, et que tout le monde le sait sauf moi

Quand un rédacteur en chef rappelle aux troupes ensommeillées que bon, c’est pas tout ça, mais il va falloir penser à réactiver les rubriques z-habituelles

Quand les consœurs étalent un mignon bronzage sans crainte de croiser un DSK de province

Quand la DRH convoque les délégués du personnel pour parler de pas grand-chose

Quand on reparle dans les couloirs de « tu sais pas quoi ? Machin fait de la lèche au patron pour devenir calife à la place du calife, et patati et patata » (et il finira bien par devenir calife, à force…)

Quand revient la migraine

Quand on n’arrive pas à remettre la main sur le petit calepin où l’on avait noté le numéro de portable d’un ami qui vous veut du bien

Quand on retrouve dans le frigo un fond de pinard oublié depuis le dernier pot du mois de juin et transmuté en vinaigre

Quand le patron passe entre les bureaux et vous adresse un bon sourire en faisant mine d’oublier qu’il vous traitait de *** deux mois plus tôt

Quand le chef de service est le dernier à rentrer de vacances, même qu’il n’est pas encore rentré, mais qu’il a déjà téléphoné pour savoir si tout va bien

Quand on constate que les secrétaires de rédaction restent capables de transformer en prose deux vers de Rimbaud dans un papier consacré à l’enfant terrible de Charleville

Quand on se dit qu’en Bretagne, il ne pleut que sur les cons,
et que cette année on a été vraiment très con

Quand on constate, navré, que vu ce qui ne s’est pas passé pendant l’été, c’est pas demain la veille que la boîte  changera d’actionnaire

… alors pas de doute, C’EST LA RENTRÉE.

dimanche 28 août 2011

Journaleux et citoyen

Si j'en crois un responsable local de la CGT, il se pourrait bien que la rentrée scolaire soit suivie de près par une ou plusieurs grandes manifs. Interprofessionnelles et intersyndicales, si possible. Parce qu'à la frustration provoquée par la réforme des retraites, l'an dernier, s'ajoute désormais le renforcement des inégalités induit par le plan de rigueur. On verra, si les chefs des syndicats parviennent à s'entendre. Et donc, on redescendra peut-être dans la rue comme à l'automne 2010.

A ce propos, je me rappelle une conversation avec un excellent confrère, qui cotise au même syndicat que moi et qui, peu ou prou, glisse le même genre de bulletin de vote dans l'urne. «Moi, me dit-il un jour, je ne vais pas manifester par respect pour ma carte de presse.» Traduction: «Je suis journaliste, donc je suis au-dessus de la mêlée; on ne doit pas savoir ce que je pense.»

Quelque estime que je porte à ce gars-là, je ne peux m'empêcher de le soupçonner d'être ou très orgueilleux, ou très faux cul. Car enfin, le privilège d'écrire dans le journal ne fait pas de vous un être exceptionnel, désincarné. Un journaliste est un homme seul au moment où il écrit, alors que les magistrats se mettent à trois, et les jurés à onze, pour arbitrer les affaires de ce monde. Homme seul, il doit s'avouer faible, faillible, influençable, et modestement s'astreindre à peser honnêtement les mots qu'il va écrire, sans se prétendre capable de sortir de la mêlée humaine.

Et donc, mon confrère se la joue un peu quand il prétend donner au peuple une image de totale impartialité. L'objectivité, je le dis et le répète, est une sucette qui n'amuse même pas en première année d'école de journalisme! A moins que, seconde hypothèse, il ne soit tout simplement faux cul. Du genre à ne pas oser se montrer en compagnie de gens de gauche avant d'interviewer des gens de droite, et vice versa. Mais je n'évoque cette hypothèse que pour la forme, bien entendu.

Conclusion de tout ça: je n'ai aucun complexe à dire qui je suis, et à le manifester à l'occasion. Tous les responsables syndicaux que je fréquente professionnellement savent pertinemment que je suis un adhérent à la Cfdt. Ils savent aussi, dès qu'ils m'ont rencontré plus de deux fois, que je suis parfaitement capable de répercuter leurs messages, de les analyser, de les critiquer et de les confronter, bref, de faire mon métier sans trop d'états d'âme. Et que, ce faisant, il arrive que je me trompe plus souvent qu'à mon tour, mais à mon corps défendant et sans volonté de nuire!

Nous sommes une poignée de journalistes, au sein de la rédaction du journal que je m'honore de servir, à ne pas voir la contradiction entre le statut de détenteur d'une carte de presse et celui de manifestant occasionnel. J'espère bien retrouver ces honnêtes gens à l'occasion des prochaines manifs, et s'ils parviennent à se faire accompagner de quelques petits nouveaux, qu'ils ne s'en privent pas!

jeudi 11 août 2011

Une vieille affaire avec Kiffer


En mai 1996, sur France 3 Lorraine, mon confrère Marcel Gay, de L’Est Républicain, et moi-même avions affronté pour un « Face à la presse » Jean Kiffer, alors député-maire d'Amnéville, en Moselle. A la suite de quoi Kiffer avait publié dans son journal municipal un texte particulièrement injurieux à notre égard et, à travers ma modeste personne, à l'égard de l'ensemble de la rédaction du journal qui m’employait et qui m’emploie encore. Sous l'impulsion de Jean Marziou, chef du service des informations générales, 104 confrères avaient aussitôt signé une pétition; et surtout, nous avions monté une action judiciaire assez originale: d'une part, avec le soutien de la CFDT, je portai plainte pour injures publiques; d'autre part, dix-neuf journalistes de la rédaction, soutenus par la CFDT, le SNJ et Force ouvrière, accusèrent Kiffer de diffamation. L'affaire fut gagnée en première instance, en appel et en Cassation (car l’accusé n’avait pas l’habitude de lâcher prise facilement), et Kiffer fut condamné à 23 000 francs d'amende et 10 019 (!) francs de dommages et intérêts...

Je ne raconte cela que parce que Kiffer, toujours maire d’Amnéville, est mort la nuit dernière. Paix à son âme. Mais comme cette anecdote ne figurera sans doute pas dans les panégyriques qui vont se succéder, je ne pouvais pas en priver le Couarail !

mardi 12 juillet 2011

La presse régionale prépare la rentrée

Ce mardi matin, l'Autorité de la concurrence a donné son feu vert au rachat de l'Est Républicain-Les dernières Nouvelles d'Alsace par le Crédit Mutuel, sous réserves de quelques mesures assez légères. L'opération risque de «conduire à une homogénéisation du contenu des titres, se traduisant pour le consommateur/lecteur par une réduction de la qualité et de la diversité des journaux de presse quotidienne régionale», note benoîtement l'Autorité de la concurrence dans son communiqué de presse.

En effet... Plus rien ne s'oppose à la constitution de ce monstre qui réunira sous la houlette d'un seul actionnaire, issu du monde financier, les journaux de la quasi moitié est de la France, de Grenoble à Strasbourg via Dijon, Nancy et Metz. La démocratie va sans doute beaucoup y gagner, à la veille des élections de 2012!

Dans le même temps, d'autres grandes manœuvres se trament un peu plus à l'ouest, autour de La Voix du Nord, La Montagne, Le Courrier Picard, La République du Centre, Le Populaire du Centre et L'Yonne Républicaine, rien de moins. Un responsable du groupe belge Rossel estimait récemment qu'en France, deux ou trois groupes de presse régionale suffiraient amplement.

La torpeur estivale aidant, tout cela se déroule pour l'instant dans l'apathie générale. Je m'attendais à entendre les protestations de tous les candidats de gauche à de hautes responsabilités... Chiche?


(Quant au gouvernement actuel, tout cela semble bien l'arranger. En tout cas, on sait grâce à Frédéric Mitterrand qu'on n'a rien à en attendre, comme il ne nous l'a pas envoyé dire dès le 17 juin 2010.)

lundi 11 juillet 2011

« Ni Dieu, ni César, ni tribun... »

Je m'aperçois qu'un internaute est tombé sur ce blog en tapant comme mots-clefs: «Il n'est pas de sauveur suprême». Jubilation... Si tu repasses par ici, camarade, salut et fraternité! Et n'oublie pas: le grand soir viendra quand on aura pendu le dernier des banquiers avec les boyaux du dernier des communicants, ou vice-versa. Mais non, ce n'est pas de l'incitation au meurtre, juste de la culture!

lundi 4 juillet 2011

Sous le soleil exactement

Stop, on arrête tout! C'est les vacances, grâce à quelques lois judicieusement adoptées en 1936 et améliorées par la suite. On peut faire encore mieux, mais l'éventualité d'un retour de DSK n'incite pas à l'optimisme. (J'étais ravi qu'il fût empêché de sévir; désolé que ce fût en raison d'un fait divers et non d'une prise de conscience du PS, mais enfin...  Passons.)

Donc, ce sont les vacances, et j'en profite pour vous rappeler que vous pouvez passer un été préservé de la pub sur vos écrans. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Vous pouvez aussi en profiter pour (re)venir visiter le centre Pompidou de Metz. Je reste enchanté par cet équipement. Que le centre soit actuellement investi par Buren pouvait provoquer un peu de scepticisme, mais la surprise n'est pas désagréable, même si l'on se dit que l'Artiste aurait pu travailler davantage. Voir la cathédrale de Metz complètement déstructurée, c'est rigolo...


...et se balader dans ses cabanes n'est pas désagréable non plus.

 

Quant au reste, quoi de neuf? Le Républicain Lorrain n'est toujours pas vendu (je parle du capital), et à mon avis, ce n'est pas à la rentrée qu'on aura un nouvel actionnaire. Ce qui n'est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle, juste un non événement. Allez, bonnes vacances à tous!

samedi 4 juin 2011

Schtroumpf !

Seul contre tous, je schtroumpfe mon indignation avec la plus schtroumpfe énergie. J'ai commencé hier, lors de la conférence de rédaction du soir, au cours de laquelle j'ai schtroumpfé que le journal auquel j'ai l'honneur de collaborer allait schtroumpfer un article consacré aux Schtroumpfs. Figurez-vous (ça court partout sur le Net) qu'un individu schtroumpfé Antoine Buéno a passé au crible la société des Schtroumpfs pour en dénoncer le totalitarisme, la misogynie et autres tares. Schtroumpf alors! Je déteste la science politique. Pourquoi pas s'attaquer au racisme dans Tintin au Congo, tant qu'on y est? Quoique, à la réflexion...

Bref, j'aime les Schtroumpfs, et ce n'est pas un schtroumpf de chercheur qui va me déschtroumpfer.


D'ailleurs, il y a quelque temps que je schtroumpfais d'attirer votre attention sur un album paru en 2007, Le Schtroumpf reporter (éditions Le Lombard). Schtroumpf de proximité, schtroumpf people, schtroumpf politique, tout y passe à la moulinette de Thierry Culliford, le fils de Peyo. Ça ne schtroumpfe pas toujours très haut, mais c'est très schtroumpf. Et si vous n'êtes pas d'accord, allez schtroumpfer ailleurs, nom d'un Schtroumpf!

dimanche 15 mai 2011

«Avons-nous perdu la raison ?»



Je ne vous en ai rien dit plus tôt pour ne pas vous désespérer, mais il faut que je l'avoue: je suis très en colère. Contre la CFDT, c'est-à-dire ma famille, qui plus est.

Pour qui l'ignorerait, les gouvernements de gauche et de droite qui se sont succédé en France depuis 1981 ont conçu le projet de se débarrasser des déchets de l'énergie nucléaire en les enterrant. Un peu comme on glisse la poussière sous le tapis, sauf que dans ce cas, les déchets en question resteront dangereux pour les êtres vivants durant des milliers, voire des millions d'années. Donc, on en enfouit les mortels résidus de la société de consommation entre deux couches de grès ou de granit, peu importe, on met devant la porte une grosse pancarte: "Achtung, défense de labourer", et on laisse le tout à nos enfants et à leur descendance pour les siècles des siècles. Amen.







"Philosophie Magazine", mai 2011



Même si l'on n'est pas religieusement écolo, on comprend très vite que dans 400, 1 000 ou 100 000 ans, personne ne se souviendra de la nature de la bombe qui est enterrée là. Déjà qu'on se demande ce que signifiaient les menhirs, comme le rappelle le dernier et excellent numéro de Philosophie magazine...

Bon, et qu'est-ce que la CFDT vient faire là-dedans? Eh bien, il se trouve que le site qui sera très probablement retenu pour créer cette poubelle se trouve à la limite entre la Lorraine et la Champagne, à Bure. Retenez bien ce nom: Bure, future capitale de la folie humaine, radioactive pour des perspectives auprès desquelles Hiroshima, Tchernobyl et Fukushima ne seront que des scories de l'Histoire. Et re-eh bien, les représentants de la CFDT au conseil économique, social et environnemental de Lorraine ont rendu en novembre dernier un avis très favorable au stockage souterrain des déchets nucléaires. Au nom de l'emploi!

J'ai mis des semaines à me persuader que j'avais bien lu et entendu les positions des grosses têtes de notre CFDT régionale. Quand je pense que notre Confédération doit encore être propriétaire d'un ou deux mètres carrés du plateau du Larzac... Seule justification à leur position: "On est d'accord à condition qu'on nous promette que la situation sera réversible." Tu parles! Ou ils sont naïfs, ou ils nous prennent pour des cons. Les deux, peut-être. Je me console en me disant que les dirigeants en question, totalement absorbés par la bureaucratie et la technocratie syndicales, ne représentent en l'occurrence qu'eux-mêmes. Ce qui, d'ailleurs, reste très inquiétant!

jeudi 14 avril 2011

Savoir vivre

Hier, nous avons porté en terre un collègue, qui, à 62 ans, a succombé à un cancer. «J'ai rarement connu quelqu'un qui fasse autant l'unanimité en sa faveur», me dit l'un de ses amis. Formule passe-partout, que l'on ressert fréquemment à la sortie d'une église. Oui, mais... exceptionnellement, il me semble que Guy Hombourger répondait très exactement à cette définition. Pour la première fois peut-être dans ce genre de circonstances, je n'ai rien entendu, rien, qui la contredise. Pas la moindre plaisanterie aigre-douce, pas la plus petite réserve du style «il était bien un peu ceci cela, mais...» C'est assez rare pour entrer dans nos mémoires.

Je ne faisais pas partie du cercle de ses amis, au sens propre. Guy était un camarade, un bon camarade. Et un peu plus que cela. Je lui dois de rares, mais toujours arrivés à point, conseils lorsque j'étais jeune délégué syndical. Il ne se mettait pas en avant, mais glissait l'impression juste au moment où cela était nécessaire.

Et pour ne pas alourdir le tableau, je n'évoquerai qu'un seul souvenir. Un matin, lors d'une réunion de cadres du journal, le rédacteur en chef de l'époque dont le nom ne mérite pas d'être cité s'en était pris violemment à une consœur, sur le mode du mépris machiste. Guy a été le premier à réagir, quittant la salle sans ostentation. Une leçon de simple courage et d'honnêteté que je n'ai jamais oubliée, et que beaucoup d'autres n'ont pas appliquée dans des circonstances similaires. C'est tout, et ça fait du bien.

mercredi 6 avril 2011

Arithmétique salariale


Le programme tant attendu du Parti socialiste vient d'être diffusé, pour éclairer l'aube du grand soir (et vice-versa). Alléluia! Il propose entre autres que les salaires des grands patrons des entreprises publiques ne puissent plus être supérieurs à vingt fois le plus petit salaire de la maison. Mais comment fera-t-on? Il s'agit de plafonner la rémunération du boss, ce qui est très moral. Moi, je trouve qu'il aurait été plus efficace, plutôt que s'attaquer au plafond, de... relever le plancher. Donc, d'imposer que le plus bas salaire ne puisse pas être inférieur à un vingtième du salaire du chef. Heu... dans un premier temps, bien sûr.

dimanche 3 avril 2011

«Déontologie»: les gros mots du PS

Plongé dans une recherche désespérée de son identité de gauche, hi, hi!, le Parti socialiste vient de se souvenir que la presse et les médias pourraient faire l'objet de quelques propositions porteuses. Après tout, quelques-uns de ses électeurs potentiels se rappellent l'article XI de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789.


Donc, le bureau national du PS vient d'approuver un rapport émouvant, où il est même question de «charte éditoriale» et de «déontologie». Ça ne va pas le rapprocher vraiment des patrons de presse et de ceux qui ont pris leur place, mais ce n'est sans doute pas l'objectif. Le PS parle aussi de lutter contre la concentration des entreprises de presse. Nous, on a trouvé la parade: il suffit de faire grève une fois et bing !, ça fait exploser le bazar. Mais bon, c'est d'une efficacité douteuse et ça pourrit l'ambiance; donc, si le prochain gouvernement de gauche (en 2017 ? 2022 ?) pouvait légiférer sur la chose, ça serait aussi bien. Vivons d'espoir !

dimanche 27 mars 2011

C'est le printemps

Primevères sauvages transplantées de chez mon papa, dans la Meuse, sur mon remblais mosellan.
Depuis une semaine, c'est le printemps. Ce qui veut dire: renouveau, changement, peace and love. Cette nuit, on a changé d'heure. J'espère que dans la foulée, on va poursuivre les changements. Partout!

samedi 26 février 2011

Crise de nerfs

Il s'est passé pas mal de choses depuis la grève intersyndicale qui a paralysé la presse quotidienne régionale le 18 février dernier. La dépêche suivante de l'AFP résume assez bien la situation et se passe de commentaires, je pense. Une seule précision: l' "individu" dont il est question a entre les mains le sort de quelque 52 000 salariés.

Le Républicain Lorrain va être vendu, confirme le patron du Crédit Mutuel
(AFP, 25 février 2011, 18h38) Le président du Crédit Mutuel, Michel Lucas, a confirmé vendredi qu'il voulait vendre le quotidien Le Républicain Lorrain, racheté par la banque en 2007, car selon lui le personnel n'a pas respecté un accord tacite qu'il avait avec lui.

"La boîte étant redressée, j'estime que le Crédit Mutuel a fait son boulot. Aujourd'hui elle peut être vendue, en conséquence de quoi elle va être vendue", a affirmé Michel Lucas, lors d'une conférence de presse à Bischoffsheim (Bas-Rhin), au centre de formation du groupe bancaire dont le siège est à Strasbourg.

Il a confirmé avoir annoncé cette décision au personnel lorsqu'il s'est rendu en début de semaine au siège du journal à Woippy, près de Metz.

M. Lucas a dit à demi-mots que sa décision avait été prise après une grève sur les salaires observée au journal le 18 février, à l'appel d'un mot d'ordre syndical national concernant l'ensemble de la presse régionale et départementale.

Selon lui, ce conflit a constitué une infraction à un accord conclu avec le personnel, qui prévoyait que les conflits devaient se régler en interne.

"J'ai dit (au personnel) : +Vous ne m'intéressez plus en tant qu'individus, car le deal humain qu'il y avait entre nous, vous l'avez coupé+", a dit Michel Lucas devant la presse. "Les augmentations de salaire, elles ont toujours été négociées en interne", a-t-il ajouté.

Interrogé par ailleurs sur les propos qui lui ont été prêtés par les syndicats de vouloir se désengager du rachat en cours de L'Est Républicain de Nancy et des Dernières Nouvelles d'Alsace de Strasbourg, il n'a pas clairement confirmé ni démenti.

"A la date d'aujourd'hui je ne me sens pas concerné par des trucs qu'on raconte à droite ou à gauche dans ces sociétés où nous ne sommes pas", a-t-il déclaré.

vendredi 18 février 2011

Sarko à l'école de Ben Ali

L'excellent journal qui m'emploie a publié, dans son édition du 17 février 2011, une interview du ministre tunisien du Tourisme, venu en France faire de la retape pour rameuter les clients. J'y relève ce savoureux extrait:
«L’entretien que nous avons, par exemple, aurait-il pu avoir lieu [sous la dictature de Ben Ali] ?
– Jamais. Un coup de fil à un ministre, sans relecture de l’article, sans s’être jamais vus et en passant par un attaché de presse, jamais cela n’aurait été possible avant. »
Vivement la fin du régime Sarkozy, pour qu'on puisse en dire autant en France ! Vous ne me croyez pas? Relisez donc mes aventures avec l'excellent Santini; je vous jure, c'est du réel - et du courant.

Petits jeunes et petits chefs

La grève dont il était question dans mon précédent billet paralyse aujourd'hui le journal qui me fait l'honneur de m'employer. Le mouvement est exceptionnellement bien suivi, non seulement dans le collège technique - où la tradition est bien établie - mais aussi à la rédaction, ce qui est peut-être plus inattendu. Le premier motif de la grogne est apporté par le refus du patronat de mettre en œuvre une politique salariale décente dans l'ensemble de la branche professionnelle. Mais d'autres colères, plus difficiles à exprimer, me paraissent sourdre dans cette mobilisation. L'exaspération de journalistes qui se sentent déconsidérés, l'incompréhension face à un actionnaire qui proclame qu' «un journal est un entreprise comme les autres», l'outrance d'un management qui se voudrait à l'américaine... et le vertige ressenti face à la destruction des entités locales et culturelles que constituent les entreprises de presse régionales, appelées à se fondre dans un magma destructeur.

En attendant, le spectacle du jour est réjouissant. Cet événement permet de mesurer les petits courages et les grandes lâchetés des uns et des autres, ceux qui affichent leurs opinions – quelles qu'elles soient – et ceux qui se trouvent opportunément de vieux jours de congé à récupérer, les petits jeunes qui osent pour la première fois de leur carrière élever le ton et les petits chefs qui rasent les murs... La comédie humaine est inépuisable.

jeudi 17 février 2011

J'aimerais bien faire grève, mais j'ose pas!

A l'appel d'une large intersyndicale (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, SNJ), un mouvement de grève national est annoncé pour ce vendredi 18 février dans l'ensemble de la presse quotidienne régionale. Réponses à quelques questions entendues ces jours-ci de la part de mes collègues.

C’est quoi, cette grève ?
Un mouvement national, déclenché par l’ensemble des syndicats de la presse quotidienne régionale, avec l’ambition de provoquer le plus possible de non-parutions de journaux régionaux samedi. L’intersyndicale négocie depuis des semaines avec le syndicat patronal de la presse quotidienne régionale, le SPQR, pour un accord salarial plus que modeste : il ne s’agit que d’obtenir des augmentations salariales équivalentes à l’inflation. Le SPQR ferme toutes les portes… Après plusieurs tentatives de renouer le contact, l’intersyndicale n’a plus que le moyen d’une grève nationale pour se faire entendre.
Au Républicain Lorrain, on n’est pas trop concerné.
Faux ! Le RL, comme tous les autres journaux dépendant du Crédit Mutuel, est toujours tenu d’appliquer au moins les accords de branche signés par le SPQR.
Oui, mais on n’est pas si mal payés…
Primo, tout le monde n’est pas à la même enseigne dans l’entreprise. Il n’y a pas eu de révision significative et collective des salaires depuis l’arrivée de la nouvelle direction, et la plupart des salariés embauchés depuis quatre ou cinq ans (voire plus ?)  stagnent au bas de l’échelle. Deuxio, la négociation actuelle engage l’avenir : si les syndicats n’arrivent pas à imposer un seuil décent, le précédent sera reconduit dans les années à venir.
Je ferais bien la grève, mais j’ai peur d’être tout seul (dans mon équipe, dans mon agence), et donc d’être mal vu-e-.
Si tout le monde attend que les autres se décident, évidemment, on n’avancera jamais. Si je suis tout seul, je peux toujours discuter avec mes collègues pour qu’ils me rejoignent… En tout cas, tout le monde a le droit de se mettre en grève, sans risquer de sanction. Si un supérieur hiérarchique tente de faire pression pour que vous ne vous mettiez pas en grève, n’hésitez pas à prévenir un représentant syndical.
J’aime mon entreprise, et ça m’embête de lui causer du tort.
Moi aussi ! Ce n’est jamais de gaité de cœur qu’on se met en grève. Mais un petit mal peut entraîner un grand bien : en rappelant que les salariés ont la capacité de s’exprimer, on prépare l’avenir. Il faut savoir que le dialogue social au RL  s’est fortement dégradé, et il est donc dans l’intérêt de tous de montrer que nous sommes encore capables de nous mobiliser.
Je suis journaliste ou employé-e- ; si les rotativistes bloquent la machine, il n’y aura pas de parution et ce n’est donc pas la peine que je fasse grève.
C’est le plus mauvais des raisonnements ! Sauf si ça ne vous gêne pas que ce soient toujours les autres qui fassent le boulot pour vous. Question d’amour-propre !
Merci Bernard, tu m’as convaincu-e-. Que dois-je faire ?
Formellement, rien, juste rester à la maison ou aller à la pêche ce vendredi. Mais comme on n’est pas des sauvages,  il est correct d’avertir son supérieur hiérarchique, ne serait-ce que par un coup de fil ou un mail…


vendredi 28 janvier 2011

On ne s'ennuie jamais, avec les socialistes...

En fouillant de vieux ouvrages pour étayer un reportage consacré à André Henry, qui fut le seul et unique ministre du Temps libre de la République entre 1981 et 1983, je suis fortuitement tombé sur le discours de Pierre Mauroy au congrès du PS de Bourg-en-Bresse du 29 octobre 1983. Et en particulier sur ce passage:
«Pierre Mauroy: L'exercice de la démocratie exige le pluralisme et la clarté. Il faut donner un coup d'arrêt à la constitution de monopoles de presse toujours plus puissants et monolithiques. (Applaudissements.) Il faut savoir qui possède réellement le capi­tal des entreprises de presse. (Très vifs applaudissements) ... Je n'ai pas fini ...
Les résistants l'avaient bien compris. Une ordonnance a été prise, dans ce but, en 1944, sous l'autorité du général de Gaulle. Elle n'a jamais été appliquée. Il faut lui rendre force de loi ... (applaudissements) en l'adaptant aux réalités de la presse contemporaine. Chers amis, chers camarades, je vous le demande, faut-il le faire!
La salle: oui.
Pierre Mauroy: eh bien! Nous le ferons!
La salle: oui, oui! (Applaudissements.)
Pierre Mauroy:Notre liberté, c'est d'abord de garantir le pluralisme. C'est d'organiser la liberté pour permettre la démocratie. (Applaudissements.)»
(A gauche, Pierre Mauroy, Albin-Michel 1985).

Le futur simple n'a pas de limite dans le temps. N'est-ce pas, camarades?

mardi 25 janvier 2011

Notre rubrique: «Ces manies qui agacent»

Les lecteurs des journaux se demandent parfois comment ces nuls de journalistes peuvent écrire des énormités sans sourciller. Ainsi, je viens de voir dans un papier économique l'indication « 212 millions d’euros » devenir « 21 M€ ». Alors, pour les lecteurs des journaux, il faut rappeler comment se passent les choses.

Un journaliste rédacteur écrit un article. C'est-à-dire qu’il le tape dans un fichier informatique. Aussitôt qu’il l’a validé, les miracles de l’électronique font qu’un autre journaliste, qui occupe le poste envié de « secrétaire de rédaction », peut s’emparer du travail réalisé et, si nécessaire, l’améliorer par des corrections, des procédés de mise en page, de la titraille, etc.

Dans le cas qui nous intéresse (ou qui m’intéresse, parce que vous n’êtes pas obligés, hein), le camarade secrétaire de rédaction a cru bon de remplacer l’expression « 212 millions d’euros » par l’abréviation « 212 M€ ». C’est la grande mode, ces mégaeuros qui n’existent que dans la tête des technocrates. Et en manipulant sa souris pour effacer l’original et placer son bidule, il a aussi effacé le dernier chiffre, ce qui nous amène à nos « 21 M€ »… Vous avez suivi ?

En tout cas, moi, des « millions », ça me cause plus que des « M€ ». Ça fait quatorze caractères de plus dans la page, certes, et l’obsession du « écrire court » est telle que je pense qu’elle n’est pas étrangère à cette manie. N’empêche. Ça énerve, d’autant plus que celui qui passe pour un couillon est celui qui a signé l’article, pas celui qui l’a torturé. Tant qu’à faire, celui-ci aurait pu remplacer mes « 212 millions d’euros » par « 2 120 k€ », ça ferait encore plus techno !

samedi 22 janvier 2011

Tous ensemble... hélas!

Rédacteur en chef de L'Express, spécialiste des médias, Renaud Revel vient de consacrer un article de son blog à la concentration des journaux dans la moitié est du pays. Il reprend en fait un communiqué de l'intersyndicale des Dernières Nouvelles d'Alsace, illustrant assez bien la confusion des genres qui est en train de s'installer dans les entreprises de presse contrôlées par le Crédit Mutuel.

«Que reste-t-il du pluralisme de l'information en Alsace?», s'interrogent les confrères de Strasbourg. On pourra étendre le propos au fur et à mesure que s'étendra la prise en main des rédactions par l'actionnaire unique: que restera-t-il du pluralisme de l'information dans toute cette vaste zone qui s'étend de la frontière belge à la Provence, quand les commentaires et les éditos ne seront plus inspirés que par une unique source?

Cette perspective n'a rien d'une fiction. Elle a toutes les chances d'être une réalité avant... 2012. A bon entendeur, salut!

mardi 18 janvier 2011

Le web sans pub, ça marche toujours

Juste un petit rappel à l’intention de ceux qui ont loupé les précédents épisodes. Il existe un système simple, gratuit et efficace pour nettoyer nos écrans de la pub qui les pollue en permanence. Allez-y voir : un billet publié  ICI en mars 2010 vous dit tout sur la chose. C’est super.

dimanche 16 janvier 2011

Exclusif: le programme de la gauche pour la presse

Un scoop. Voici ce qu'envisagent les partis de gauche pour la presse après l'élection présidentielle:
« Des mesures immédiates permettront d'établir un prix de revient des journaux inférieur à leur prix de vente et de faciliter l'accès des journaux aux moyens modernes d'information, d'impression et de diffusion (…). 
Afin de garantir l'existence de la presse d'information et de favoriser son développement, des mesures seront prises : exonérations fiscales, aide au prix du papier, tarifs de distribution et tarifs de l'A. F. P. favorisant les journaux, répartition équitable de la publicité d'État et du fonds culturel. Un fonds d'aide aux entreprises de presse sera créé.  
Seront exclues du bénéfice de ces mesures toutes les publications émanant des organisations patronales et des sociétés financières, industrielles et commerciales.  
Tous les journaux devront publier leurs comptes une fois par an et la liste de leurs participants financiers, comme cela était prévu par l'ordonnance du 26 août 1944.  
Toutes les dispositions applicables aux entreprises de presse éditrices seront intégralement étendues aux sociétés de gestion d'imprimerie constituées par des entreprises de presse et aux entreprises dont l'impression des journaux et périodiques constitue leur activité (…).»
Pas mal... Ah oui, mais non. C'est juste un extrait du Programme commun de gouvernement du Parti communiste et du Parti socialiste signé le... 27 juin 1972. Bon, ben, tant pis.