jeudi 29 septembre 2011

La droite, c'est nul!

...En tout cas, si l'on en croit cette leçon de maths donnée par Raymond Queneau :
« Soit le chiffre 1. Placez un 0 à sa droite, ça fait 10. Placez un 0 à sa gauche, ça fait toujours 1 (01). Conclusion : le 0 n'est opérationnel qu'à droite.»

mercredi 21 septembre 2011

Petite résistance au quotidien

Les aventures de la Filpac de Sud-Ouest évoquées ci-dessous me rappellent une historiette vécue par un confrère aujourd'hui retraité, Jean-François Donny (bien plus lointaine dans le temps et sans grand rapport, mais je suis ici pour me faire plaisir, et si vous n'êtes pas contents, etc). Il s'agit d'un de ces petits actes de bravoure sans beaucoup d'importance qui émaillent la vie des localiers sans laisser trop de traces dans l'Histoire, mais qui nous rappellent qu'il est bon de rigoler de temps en temps.

En ce temps-là, Jean-François Donny était journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest, basé à Issoudun, dans l'Indre. Dont le maire de l'époque était André Laignel, un socialiste qui eut ses heures de gloire. Le moins qu'on puisse dire est que le journaliste et le maire ne s'entendaient guère, le second se comportant, selon Donny, comme beaucoup de ces notables de province proches de l'autocratie.

«A Issoudun, raconte Jean-François Donny, il fallait marcher droit, filer doux et, pour ce qui me concernait, manier docilement la plume.» Situation bien connue, qui conduisit inévitablement le localier à entrer en conflit avec le maire. Un beau jour, le plumitif ayant déplu, il fut tout bonnement interdit de reportage sur les affaires municipales. Il advint que Laignel inaugura un matin une nouvelle déchetterie, événement important pour la localité. Arrive le journaliste, avec son calepin et son appareil photo.  Récit de Jean-François Donny:
«Je vis Laignel fendre le pack de ses supporters et foncer droit sur moi, avec son rictus des mauvais jours.
– Monsieur, vous n'êtes pas invité, me balança-t-il, les lèvres crispées.
– Mais, mais..., bégayai-je totalement pris au dépourvu.
– Partez, monsieur!
Je m'esquivai sous le regard muet de la petite assistance médusée. Je ravalai ma colère, pourtant grande et violente, et je marchai sans un mot vers ma voiture.
La Nouvelle publia le lendemain une photo blanche dont on me parle encore souvent. Une photo blanche, c'est-à-dire un rectangle vide figurant l'inauguration d'où Jules-Ferdinand Déline [pseudo choisi par Donny] avait été viré comme un galeux.»
Il fallait le faire! Le plus joli dans l'histoire est que le journaliste obtint le soutien de sa rédaction en chef.

Je ne suis pas certain que ce genre d'insubordination serait encore possible dans notre XXIe siècle démocratique. On peut rêver...

Cette anecdote est tirée du livre de souvenirs publié par Jean-François Donny aux éditions Mains Nues, sous le titre Les Chiens écrasés. Jean-François Donny, originaire du beau département de la Meuse, fit ses débuts en 1977 à L'Est Républicain, puis l'essentiel de sa carrière à La Nouvelle République du Centre-Ouest. Il est le frère du peintre Phil Donny, qui n'est pas triste non plus.

lundi 19 septembre 2011

On n'est pas des bêtes!

« La direction se refusant à toute augmentation même minime, les salariés des hebdos du groupe Sud Ouest ayant pourtant privilégié le dialogue et avant toute action plus vigoureuse et toujours préjudiciable rappellent qu'ils ne sont pas du bétail. »
Les salariés du groupe Sud-Ouest ne veulent pas être considérés comme du bétail. Leur syndicat Filpac-CGT l'a fait savoir en insérant, dans certaines publications du groupe, un message qui lui vaut quelques ennuis: la direction ne veut pas que cela se sache. On leur souhaite bon courage... Belle illustration, en tout cas, de l'ouverture d'esprit du patronat de la presse régionale!

samedi 3 septembre 2011

Bientôt les vendanges

Quand les attachés parlementaires retrouvent votre numéro de portable

Quand on découvre qu’un collègue est papa depuis trois semaines, et que tout le monde le sait sauf moi

Quand un rédacteur en chef rappelle aux troupes ensommeillées que bon, c’est pas tout ça, mais il va falloir penser à réactiver les rubriques z-habituelles

Quand les consœurs étalent un mignon bronzage sans crainte de croiser un DSK de province

Quand la DRH convoque les délégués du personnel pour parler de pas grand-chose

Quand on reparle dans les couloirs de « tu sais pas quoi ? Machin fait de la lèche au patron pour devenir calife à la place du calife, et patati et patata » (et il finira bien par devenir calife, à force…)

Quand revient la migraine

Quand on n’arrive pas à remettre la main sur le petit calepin où l’on avait noté le numéro de portable d’un ami qui vous veut du bien

Quand on retrouve dans le frigo un fond de pinard oublié depuis le dernier pot du mois de juin et transmuté en vinaigre

Quand le patron passe entre les bureaux et vous adresse un bon sourire en faisant mine d’oublier qu’il vous traitait de *** deux mois plus tôt

Quand le chef de service est le dernier à rentrer de vacances, même qu’il n’est pas encore rentré, mais qu’il a déjà téléphoné pour savoir si tout va bien

Quand on constate que les secrétaires de rédaction restent capables de transformer en prose deux vers de Rimbaud dans un papier consacré à l’enfant terrible de Charleville

Quand on se dit qu’en Bretagne, il ne pleut que sur les cons,
et que cette année on a été vraiment très con

Quand on constate, navré, que vu ce qui ne s’est pas passé pendant l’été, c’est pas demain la veille que la boîte  changera d’actionnaire

… alors pas de doute, C’EST LA RENTRÉE.