lundi 31 décembre 2012

2013

31 décembre 2012, il est temps de respecter les traditions.

Je présente mes vœux très humbles et très modestes à

Monsieur le Président de la banque qui a acheté l'entreprise qui me fait l'honneur de m'employer
Monsieur le Directeur général de l'entreprise qui me fait l'honneur de m'employer
Monsieur le Directeur administratif et financier de l'entreprise qui me fait l'honneur de m'employer
Monsieur le Rédacteur en Chef du journal édité par l'entreprise qui me fait l'honneur de m'employer
Messieurs les Rédacteurs en Chef adjoints du journal édité par l'entreprise qui me fait l'honneur de m'employer
Messieurs les Chefs de service du journal édité par l'entreprise qui me fait l'honneur de m'employer

et aussi, car on ne sait jamais, à

Monsieur le Président de la République
Monsieur le Préfet
Monsieur le Président du Conseil régional
Monsieur le Président du Conseil général
Monsieur le Président de la Communauté d'agglomération
Monsieur le Maire

et encore, pour voir loin, à

Monsieur Satan
Monsieur Dieu
Monsieur le Pape
Monsieur l'Evêque
Monsieur le Curé

...
Et vous toutes, Mesdames, Mesdemoiselles, qui ne figurez pas dans cet aréopage, je vous souhaite pour 2013 énergie et combativité pour piquer les places que vous occuperiez aussi bien que tous ces Messieurs.

Synthèse:
 
Bonne année, bonne santé, vive la vie et mort aux cons !

samedi 1 septembre 2012

Ne dites pas à ma mère que je suis au Répu, elle me croit journaliste dans un grand quotidien régional

33, rue des Carmes - 54000 Nancy.
Ce 1er septembre 2012 ne restera peut-être pas comme une date historique – il ne faut rien exagérer –, mais en tout cas comme une étape importante dans l'histoire de la presse écrite lorraine. A partir d'aujourd'hui, il ne reste qu'un seul quotidien représenté à Nancy : L'Est Républicain. L'agence du Républicain Lorrain, rue des Carmes, a fermé définitivement hier soir, poursuivant un cycle de décadence entamé depuis plus de trente ans. Le Républicain Lorrain, qui n'avait plus d'édition en Meurthe-et-Moselle Sud depuis la fermeture de son agence de Pont-à-Mousson en 2004, n'est plus présent désormais que dans l'ensemble du département de la Moselle et dans le nord de la Meurthe-et-Moselle (Briey, Longwy, Jarny). Avant 1972, le quotidien mosellan couvrait toute la Meurthe-et-Moselle et la Meuse.

Faut-il, ne faut-il pas regretter que les tentatives de la famille Puhl pour mettre la main sur l'Est Républicain, dans les années 70 (1), aient échoué? L'actionnaire actuel, le Crédit Mutuel, ne fait après tout que poursuivre la même logique de concentration... Egalement propriétaire de l'Est Républicain et de toute la PQR d'Alsace, de Bourgogne et de Rhône-Alpes, le Crédit Mutuel oblige les rédactions à s'échanger leurs contenus, ce qui permet de détruire un bon paquet d'emplois et de «valoriser» les outils de production. Le point commun entre les Puhl et le Crédit Mutuel, c'est le souci assez primaire de gagner un maximum d'argent; la différence, peut-être, c'est que les Puhl ne considéraient pas tout à fait qu'un journal est une entreprise comme les autres (quittes à en faire parfois mauvais usage, mais c'est une autre histoire).

A Nancy, les bureaux du Républicain Lorrain étaient installés dans la maison natale d'Edmond de Goncourt. La classe! J'ai laissé dans ces pièces du rez-de-chaussée d'innombrables souvenirs. Je ne terminerai pas sans évoquer la mémoire de Jean-Louis, qui doit hanter les lieux.

L'histoire continue; je ne sais pas jusqu'où le déclin se poursuivra. Inch' Allah!
(1) Plein de détails sur cette histoire dans le livre édité en 2009 par le C.E. de L'Est Républicain, «Chronique d'un quotidien», rédigé par Jérôme Estrada et par le grand reporter François Moulin, décédé le 13 août dernier à l'âge de 53 ans.

dimanche 19 août 2012

Mélenchon se réveille, moi aussi !

Des tas de raisons, pas toutes bonnes, m'ont fait délaisser le Couarail depuis pas mal de temps. Peut-être parce que la réalité dépassant tout ce qu'on pouvait imaginer, il valait mieux se taire et regarder s'amonceler les désastres.

La présidentielle et les législatives sont passées. Durant la campagne, j'ai eu le plaisir - c'est le mot juste - de rencontrer assez longuement François Bayrou puis Jean-Luc Mélenchon, qui ne casse pas la binette à tous les journalistes qu'il croise.


Ce furent de beaux moments, preuve qu'on trouve toujours le moyen d'enrichir une carrière. Un peu de baume bienvenu, qui n'efface pas la désolation provoquée par les naufrages de la  presse écrite régionale - depuis les vicissitudes du groupe Hersant jusqu'à l’hyper-concentration réalisée par le Crédit Mutuel, une concentration qui laisse manifestement les socialistes de marbre.

Le coup de gueule de Mélenchon, ce matin dans le JDD («Cent jours pour presque rien...»), fait du bien! Oui, l'urgence sociale ne reçoit pas le traitement qu'elle mérite. Et puisqu'on en est là, je vais ajouter ma petite contribution au débat. Une idée, comme ça: pourquoi ne pas introduire dans la loi la responsabilité pénale personnelle des dirigeants d'entreprise quand les prud'hommes constatent qu'ils ont prononcé des licenciements «sans cause réelle ni sérieuse»? Il est encore facile aujourd'hui de se débarrasser d'un emmerdeur à peu de frais, en misant sur la longueur des procédures pour permettre à l'entreprise passer ce forfait par pertes et profits. D'accord, je rêve... Quand la gauche sera au pouvoir, on en reparlera!

En attendant, puisque la canicule vient de se réveiller, je retourne baigner dans mon jus. En relisant l'interview de Méluche, pour ne pas me rendormir trop vite.

lundi 30 juillet 2012

Ethique, vous avez dit éthique ?

Je viens de trouver dans ma boîte aux lettres la copie d'un message déposé par un collègue du journal «L'Alsace» sur le forum des journalistes CFDT. Je vous le livre sans commentaire...

«Ebra et Coupe du monde :
trois journalistes pour tout le groupe


Lors d’une réunion Ebra entre chefs de service des sports et rédacteurs en chef, préparatoire à la Coupe du monde de football, il a été décidé d’envoyer sur place trois journalistes du Républicain Lorrain, du Progrès et des DNA, pour tout le groupe, L’Alsace-Le Pays compris. Cette mutualisation, qui en annonce d’autres, confirme que le train est en marche. Néanmoins, juridiquement, L’Alsace ne fait pas partie du groupe Ebra. Ce que confirme le DRH : « On n’est pas dans Ebra mais on peut profiter de la structure ! »


En contradiction avec les droits d’auteur, il aurait été imposé aux trois envoyés spéciaux de collaborer gracieusement avec tous les titres du groupe dont L’Alsace - condition sine qua non pour être envoyé spécial du groupe Ebra à la Coupe du monde de football -. A cette même réunion Sport-Ebra, il a également été précisé aux chefs de service qu’il serait très souhaitable que les différents titres contribuent à la réussite de cette mutualisation et que ceux qui ne joueraient pas le jeu resteraient sur la touche à l’avenir. Si ce n’est pas du chantage, cela y ressemble beaucoup ! En marge du problème de fond, concernant les droits d’auteur, cette situation n’est pas sans soulever une question d’éthique.»

dimanche 15 avril 2012

Devoir électoral

Je souhaite la victoire d’Eva Joly, parce qu’elle veut démilitariser la Fête nationale.
Je ne souhaite pas la victoire d’Eva Joly, parce qu’elle est vraiment trop mal entourée.

Je souhaite la victoire de Philippe Poutou, parce qu’il dissoudra le Président de la République dès qu’il sera élu.
Je ne souhaite pas la victoire de Philippe Poutou, parce qu’il faut qu’il reste délégué syndical chez Ford.

Je souhaite la victoire de Jean-Luc Mélenchon, parce qu’il connaît par cœur les paroles de l’Internationale (souvenez-vous : « Il n'est pas de sauveur suprêêêmeuh... »).
Je ne souhaite pas la victoire de Jean-Luc Mélenchon, parce qu’il ne fera pas ce qu’il faut pour arrêter la production d’électricité nucléaire.

Je souhaite la victoire de Nathalie Arthaud, parce qu’on pourra joyeusement pendre le dernier des banquiers avec les tripes du dernier des économistes libéraux.
Je ne souhaite pas la victoire de Nathalie Arthaud, parce que je n’ai pas envie de terminer prématurément ma vie sur l’échafaud.

Je souhaite la victoire de François Hollande, parce qu’il est très sympathique.
Je ne souhaite pas la victoire de François Hollande, parce qu’il ne réalisera pas les promesses de Mauroy contre la concentration de la presse (pour en savoir plus, cliquer ICI).

Je souhaite la victoire de Lionel Jospin, parce que ça nous évitera de voter Chirac au deuxième tour.
Je ne souhaite pas la victoire de Lionel Jospin, parce que son programme n’est pas socialiste. Et qu’en plus, il n’est pas candidat.

Je souhaite la victoire de François Bayrou, parce qu’il fera reconnaître le vote blanc.
Je ne souhaite pas la victoire de François Bayrou, parce qu’il n’est pas de gauche.

Je suis né sous le signe de la Balance, et je suis bien emmerdé !

jeudi 16 février 2012

Le web sans pub, ça marche toujours (piqûre de rappel)

Juste un petit rappel à l’intention de ceux qui ont loupé les précédents épisodes. Il existe un système simple, gratuit et efficace pour nettoyer nos écrans de la pub qui les pollue en permanence. Allez-y voir : un billet publié  ICI en mars 2010 vous dit tout sur la chose. C’est super.
-o-
A ce propos, un internaute courageusement anonyme m'a reproché cette promo pour Adblock sur le thème "Vous êtes un journaliste inconscient, sans la pub vous seriez mort". Ce qui est d'assez courte vue. Sans pub, nous serions morts... dans le modèle économique actuel, où l'information est traitée comme une marchandise confiée au secteur marchand. Dans un autre monde, l'info pourrait aussi bien être un service au public garanti par la collectivité publique.