jeudi 29 septembre 2016

Une petite digression pour penser à autre chose...

Une prof de français dont je suis très proche, et même très très proche, a relevé, dans un livre scolaire, cette préconisation issue de la réforme de l’orthographe : on ne devrait plus écrire « un compte-gouttes », mais « un compte-goutte », et réserver le s au pluriel : « des compte-gouttes ». Et ça, ça m’agace. Lorsqu’on utilise un compte-gouttes, c’est qu’on a plusieurs gouttes à compter, en principe. Plusieurs, donc avec un s. Avec la nouvelle orthographe, dès que le toubib vous a prescrit quinze gouttes de bonne médecine, vous devez utiliser quinze compte-gouttes. C’est d’un pratique !
L’orthographe et le sens, ça devrait pouvoir marcher ensemble, non ? Certes, dans ce domaine, l’ancienne orthographe n’est pas exempte de bizarreries. On écrit « un cure-dent » et non « un cure-dents », alors qu’on n’utilise guère cet ustensile que lorsqu’on possède plusieurs dents, me semble-t-il. Mais ce n’est pas parce que de vieux usages ont consacré des absurdités que la réforme devait en créer de nouvelles. Voilà, c’est mon petit grognement du jour. Que je ne délivre qu’au compte-gouttes, bien sûr (avec un circonflexe). Là-dessus, ma prof de français préférée m'attend pour l'apéro. Bon, d'accord, mais juste une goutte !