Les patrons des entreprises de transport viennent d'obtenir un gros cadeau du gouvernement, en échange, en principe, d'un petit coup de pouce aux salaires des routiers. Et j'entends ricaner le café de la presse, prompt à dénoncer les privilèges et les compromissions.
Holà! Calmez-vous, camarades: les journalistes sont-ils bien placés pour jouer les chevaliers blancs? Beaucoup de gens, même dans ma famille, ignorent que nous disposons d'un étonnant avantage. Chaque année, en établissant notre déclaration de revenus, nous en déduisons d'office 7 650 euros. Au titre d'une «allocation forfaitaire pour frais d'emploi», qui nous permet de réduire significativement le montant de notre impôt sur le revenu.
Ce dispositif est l'héritier d'une mesure instituée en... 1934, pour permettre aux patrons de presse de ne pas trop indemniser les journalistes pour les différents frais qu'ils étaient amenés à engager. En fait, de la même façon que le gouvernement Fillon vient de faire les yeux doux aux patrons camionneurs, le gouvernement de l'époque s'achetait la sympathie à la fois des patrons de presse et des journalistes. Et de fait, les patrons ont souvent justifié la «modération salariale» en utilisant ce hochet de luxe, au point de supporter à la fin des années 90 plusieurs mouvements de grève quand la droite et le sénateur Charasse ont cherché à le supprimer. Je me rappelle sans honte excessive comment, à l'époque, mandaté par la CFDT, j'accompagnai mon excellent camarade Maurice P., délégué syndical SNJ, dans le bureau du député François Guillaume pour plaider notre cause!
Pour les pigistes, pour les webjournalistes payés au lance-pierre, pour les consœurs et confrères employés par des associations ou des mouvements peu fortunés, cette niche fiscale reste bienvenue, ce qui nous aide à garder la conscience tranquille. Et puis, dans l'entreprise qui m'emploie comme dans beaucoup d'autres, le patron se réfugie derrière la crise pour refuser cette année toute augmentation salariale collective, ce qui réactive les motivations de 1934.
Autrement dit, ce «privilège» n'en est pas vraiment un. Il n'empêche que cela reste une anomalie dont nous devons nous souvenir au moment de porter un jugement sur les revendications des uns et des autres. Non?
Holà! Calmez-vous, camarades: les journalistes sont-ils bien placés pour jouer les chevaliers blancs? Beaucoup de gens, même dans ma famille, ignorent que nous disposons d'un étonnant avantage. Chaque année, en établissant notre déclaration de revenus, nous en déduisons d'office 7 650 euros. Au titre d'une «allocation forfaitaire pour frais d'emploi», qui nous permet de réduire significativement le montant de notre impôt sur le revenu.
Ce dispositif est l'héritier d'une mesure instituée en... 1934, pour permettre aux patrons de presse de ne pas trop indemniser les journalistes pour les différents frais qu'ils étaient amenés à engager. En fait, de la même façon que le gouvernement Fillon vient de faire les yeux doux aux patrons camionneurs, le gouvernement de l'époque s'achetait la sympathie à la fois des patrons de presse et des journalistes. Et de fait, les patrons ont souvent justifié la «modération salariale» en utilisant ce hochet de luxe, au point de supporter à la fin des années 90 plusieurs mouvements de grève quand la droite et le sénateur Charasse ont cherché à le supprimer. Je me rappelle sans honte excessive comment, à l'époque, mandaté par la CFDT, j'accompagnai mon excellent camarade Maurice P., délégué syndical SNJ, dans le bureau du député François Guillaume pour plaider notre cause!
Pour les pigistes, pour les webjournalistes payés au lance-pierre, pour les consœurs et confrères employés par des associations ou des mouvements peu fortunés, cette niche fiscale reste bienvenue, ce qui nous aide à garder la conscience tranquille. Et puis, dans l'entreprise qui m'emploie comme dans beaucoup d'autres, le patron se réfugie derrière la crise pour refuser cette année toute augmentation salariale collective, ce qui réactive les motivations de 1934.
Autrement dit, ce «privilège» n'en est pas vraiment un. Il n'empêche que cela reste une anomalie dont nous devons nous souvenir au moment de porter un jugement sur les revendications des uns et des autres. Non?