Jacques Vallet, pour la bonne cause
Photo Philippe DOBROWOLSKA. |
Et pour le plaisir, je retrouve un petit billet qu'il m'avait inspiré, ou plus exactement qu'il avait inspiré à Marie Renaud, quelques semaines plus tard, en pleine campagne des élections départementales.
Causes à débattre
Enfin, une cause à défendre dont on n’a pas encore les oreilles rebattues. L’excellent Jacques Vallet, qui n’a pas pour seul mérite d’être de naissance lorraine, a battu le rappel l’autre dimanche sur les ondes de France Culture. Ce romancier, critique de théâtre et fin connaisseur de l’art du jeu de mots, dont le talent nous fut rappelé dans une récente livraison de 7 Hebdo, vient de se jeter à corps (et à cor) perdu dans la sauvegarde de nos layons, bermes et autres trimards. Jacques Vallet, alias Antoine des Pas-Perdus, est, a-t-il annoncé au cours de l’émission Des Papous dans la tête, le fondateur et le président de l’association SOS Sentiers battus. Parce que, a-t-il expliqué, il n’en peut plus de « voir ces pauvres sentiers qui autrefois reposaient en paix dans la nature piétinés, défoncés, pilonnés ».
Il était temps, et s’il faut ester en justice pour venir à bout de ces violences infligées à nos malheureux sentiers battus, il estera ! Sortir des sentiers battus, voilà la priorité des priorités, car – ainsi qu’a renchéri dans la foulée le non moins excellent Lucas Fournier –, « l’essentiel, c’est que ça marche ».
Non seulement cette noble démarche permet à Jacques Vallet de rejoindre l’innombrable cohorte de nos compatriotes présidents de quelque chose, mais encore elle nous encourage à lancer de nouveaux combats, tous plus légitimes les uns que les autres. Assez de sentiers battus ? Oui, mais sauvons aussi les rappels, que l’on bat à tout propos. Et que faire pour ces chiens, battus dès qu’on s’intéresse à leurs yeux? Idem, publions de toute urgence au Journal officiel les statuts de SOS Cartes battues, surtout que celles-ci sont généralement rebattues en un temps record (à battre). Et le fer, martyrisé dès qu’il est chaud, n’en a-t-on donc rien à battre ?
Il paraît qu’ayant ouï France Culture, les supporteurs du club de football de Metz ont décidé, à leur tour, de fonder SOS Equipe battue. Quant aux candidats et candidates aux élections départementales de ce dimanche, la moitié d’entre eux va étoffer le bataillon des battus à sauver du désespoir. Associons-nous pour leur remonter le moral et les entraîner sur de nouveaux chemins, Que nous parcourrons tous ensemble, derrière la casquette de marin de Jacques Vallet, le cœur battant !
Marie RENAUD
(7 Hebdo, supplément dominical du Républicain Lorrain, 29 mars 2015).