samedi 18 juillet 2009

Travailler le dimanche ? Sarko a tout compris

J'ai beau me prélasser à deux degrés 35, environ, à l'ouest du méridien de Greenwich (et, aujourd'hui, pas beaucoup de degrés Celsius), je n'échappe pas aux échos de la vie publique. Ainsi ai-je appris sans surprise l'adoption par les députés, tout de même pas unanimes, de la loi sur le travail dominical. A ce propos, je me souviens que dans le journal qui m'emploie, nous (la section CFDT et le SNJ) avions organisé il y a quelques années une consultation des journalistes à ce sujet.

Explication : nous publions le journal sept jours sur sept. Les journalistes sont donc mobilisés le dimanche, moyennant une rétribution supplémentaire, sur la base du volontariat. Ce systéme fonctionne depuis des décennies sans que, au grand jamais, ne se soit produite l'hypothèse catastrophe : un dimanche sans volontaire ! Parce qu'en réalité, on s'aperçoit très vite que ce principe du volontariat est un mirage. Esprit d'équipe, appât du gain, pressions de la hiérarchie, conscience professionnelle... Tout concourt, sans qu'on puisse vraiment déterminer ce qui prévaut, à la présence bon gré mal gré des effectifs nécessaires chaque dimanche. (Quelque chose me dit que, assurant le moins de services dominicaux possible dans l'année, je dois passer pour un mauvais camarade; mais bon, j'ai assez donné...)

Il est évident, au vu de l'expérience, que la garantie du "volontariat" proclamée par Sarko est parfaitement illusoire. Et plus encore pour des employés du commerce, nettement moins bien protégés du point de vue des droits sociaux que les journalistes.

Quant à la consultation dont je vous parlais plus haut, elle visait à savoir s'il était opportun de mettre en place un système de repos supplémentaires (les 35 heures et les RTT n'existaient pas encore) plutôt qu'un régime de piges banalisant la semaine de six jours. Le résultat a été parfaitement clair : la grande majorité des confrères et consoeurs nous a indiqué que, ouais, ça serait pas mal, mais tu comprends, dans mon cas, j'ai la maison à payer, les études de l'aîné ou le crédit du 4x4... En clair, la plupart des collègues avaient intégré ce revenu "supplémentaire" dans leur niveau de vie. Les mêmes ne seront pas les derniers à râler parce qu'ils ne voient pas grandir leurs enfants, ce qui fait partie de la complexité de la nature humaine.

J'espère quand même que mes patrons ne vont pas lire ce message, parce que la conclusion est claire - et pas nouvelle : avec trois sous, on peut tout acheter, même la qualité de vie des salariés. J'ai bien envie de retourner sur la plage...

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