mardi 25 janvier 2011

Notre rubrique: «Ces manies qui agacent»

Les lecteurs des journaux se demandent parfois comment ces nuls de journalistes peuvent écrire des énormités sans sourciller. Ainsi, je viens de voir dans un papier économique l'indication « 212 millions d’euros » devenir « 21 M€ ». Alors, pour les lecteurs des journaux, il faut rappeler comment se passent les choses.

Un journaliste rédacteur écrit un article. C'est-à-dire qu’il le tape dans un fichier informatique. Aussitôt qu’il l’a validé, les miracles de l’électronique font qu’un autre journaliste, qui occupe le poste envié de « secrétaire de rédaction », peut s’emparer du travail réalisé et, si nécessaire, l’améliorer par des corrections, des procédés de mise en page, de la titraille, etc.

Dans le cas qui nous intéresse (ou qui m’intéresse, parce que vous n’êtes pas obligés, hein), le camarade secrétaire de rédaction a cru bon de remplacer l’expression « 212 millions d’euros » par l’abréviation « 212 M€ ». C’est la grande mode, ces mégaeuros qui n’existent que dans la tête des technocrates. Et en manipulant sa souris pour effacer l’original et placer son bidule, il a aussi effacé le dernier chiffre, ce qui nous amène à nos « 21 M€ »… Vous avez suivi ?

En tout cas, moi, des « millions », ça me cause plus que des « M€ ». Ça fait quatorze caractères de plus dans la page, certes, et l’obsession du « écrire court » est telle que je pense qu’elle n’est pas étrangère à cette manie. N’empêche. Ça énerve, d’autant plus que celui qui passe pour un couillon est celui qui a signé l’article, pas celui qui l’a torturé. Tant qu’à faire, celui-ci aurait pu remplacer mes « 212 millions d’euros » par « 2 120 k€ », ça ferait encore plus techno !

3 commentaires:

  1. 212 000 ke ! Supprimons les SR :-) (je crains que certains y pensent !)
    Bonne journée
    Eric FR

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  2. 212 000 kilos, d'accord, mais faut retrancher les co(q)uilles!

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