Travaux pratiques
Alors que je feuilletais sans passion excessive mon journal,
mardi matin, je suis tombé en arrêt devant un court reportage, deux colonnes en
pied de page : « Luttange : 8h30 pour dépouiller les
votes ». C’était le surlendemain du premier tour des élections
municipales, les pages regorgeaient de savantes et judicieuses analyses,
conjectures et confidences ; et voilà qu’un quidam venait nous raconter
comment les habitants d’un patelin quasi inconnu – 909 habitants, aux dernières
nouvelles – en ont bavé jusqu’à pas d’heure pour élire leur conseil municipal.
Ce qui signifiait, au passage, que le quidam s’était donné la peine de se
véhiculer jusque dans la campagne mosellane, et d’y rester, stoïque et
solidaire, jusqu’au terme des opérations. A moins qu’il ne se fût laisser
enjôler par quelques rondeurs locales, mais ne digressons pas et préservons la
paix des ménages.
Le fait était déjà notable et je cédai illico à l’envie d’en
faire une mention sur ma page Facebook, juste pour partager avec quelques
camarades le plaisir de cette évocation de la démocratie de proximité.
Accessoirement, ce deux colonnes me rappelait une soirée en banlieue de Metz,
lors des primaires socialistes pour la présidentielle.
On aurait pu en rester là ; mais voilà que le « jeune confrère »
responsable de cet articulet m’explique (en me donnant au
passage du « Monsieur » et du vouvoiement, l’animal, histoire de
réveiller mon blues du quinquagénaire) qu’il est parti en virée parce
qu’exaspéré par le plantage de nos sites web .
« Je me suis dit : allons raconter ce que ni France 3, ni Facebook ne sauront.
Et j'ai adoré cet instant, vraiment ! », poursuit-il. Eh bien,
voilà : en deux phrases, tout le charme de notre métier, avec ou sans web.
C’est bien, non ?
Et en
plus, cette historiette me donne le prétexte que je cherchais plus ou moins
consciemment pour réanimer ce blog. On verra bien si ça dure !
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