Cela étant, ne soyons pas injustes. Trump peut s’enrichir de ses erreurs, ce qui est après tout la marque d’une certaine humilité. Il y a deux mois, il ignorait devant les caméras la main tendue d’Angela Merkel, provoquant la panique chez ses collaborateurs. Hier à Bruxelles, on a assisté au spectacle exactement inverse, avec une « formidable » et énergique poignée de main qu’Emmanuel Macron n’est pas près d’oublier.
C’est une satisfaction pour le président français. Mais une photo réussie ne supprime pas le flou des idées de Trump sur le financement de l’Otan, sur les barrières douanières à l’importation, sur la prise en compte des migrations… Et sur le respect des engagements d’Obama pour la lutte contre le réchauffement climatique. Emmanuel Macron affirme avoir abordé la question au cours du repas, mais c’est lors du G7, aujourd’hui et demain en Italie, que le dossier sera vraiment plaidé.
Après sa première visite, quasiment de courtoisie, à la chancelière allemande, Emmanuel Macron découvre à marche forcée les joies « formidables » des contacts directs entre chefs d’Etat. Lundi, il accueillera Poutine à Versailles. De ce côté, les contentieux sont plutôt plus lourds qu’avec l’Amérique, et le tsar plus subtil que le grand chef yankee. Quelqu’un a-t-il appris à Emmanuel Macron comment l’on dit « formidable » en russe ?
(Le Républicain Lorrain, 26 mai 2017.)