lundi 13 avril 2009

Un sale souvenir, parmi d'autres

"Nous sommes une entreprise moderne", disait-il devant les chefs de service et les chefs d'agence silencieux. Et quelques minutes plus tard : "Je ne crois pas qu'une femme puisse diriger un service d'hommes." Une amabilité entre mille autres à l'égard de celle qui lui avait succédé à la tête du service des sports. Lui, on ne sait par quelles intrigues, était devenu rédacteur en chef - du moins le croyait-il, inconscient hochet agité par un patron tellement plus malin que lui !

De cette réunion dont je ne me rappelle plus le prétexte, la consœur est sortie lessivée, malade, en larmes. Et à une exception près, l'aréopage est resté muet.

Cela ne remonte pas au XIXe siècle. C'était au début de notre vaillant XXIe siècle. Cet homme-là, aujourd'hui, est un paisible retraité qui consomme gentiment ses indemnités de départ. Parmi ceux qui assistaient à cette séance, beaucoup sont encore en place dans l'entreprise moderne. La plupart sans doute ont oublié cet incident.

Je ne me suis pas levé, je n'ai pas quitté la pièce, moi non plus. Je me contente juste de ne pas serrer la main de ce personnage quand je le croise par hasard. C'est tellement peu...

2 commentaires:

  1. Tellement peu mais déjà beaucoup par rapport à la lâcheté de beaucoup...
    E.

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  2. Et au moins tu peux te regarder le matin dans ton miroir. C'est beaucoup.

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