dimanche 15 novembre 2009

Pelt, la rose et le gerbéra

Biologiste, écrivain prolixe, auteur des documentaires à succès L'Aventure des plantes... Jean-Marie Pelt est en Moselle un personnage considérable. L'un de ces enfants du pays qui ont réussi, que l'on entend à la radio et que les journalistes parisiens sollicitent régulièrement. Généralement, pour défendre une vision originale et vigoureuse de l'écologie, qu'il a fait connaître notamment en dénonçant avant tout le monde les risques des OGM.

Et puis, à Metz, ce neveu d'évêque a adopté une posture étonnante. Dès le début des années 70, il a apporté son soutien au maire Jean-Marie Rausch, indéniableme
nt homme de droite même quand il faisait semblant d'être au centre. Le marché était clair : il apportait sa caution à cette municipalité; en échange de quoi il recevait les moyens d'agir à sa guise, ce qui lui permit de mettre en œuvre le concept d'«écologie urbaine» et de limiter au maximum les dégâts provoqués par la folie bétonneuse des années 50-60.

Je ne vais pas le cacher: même s'il a de mauvaises fréquentations (et l'on va voir par la suite qu'il a vraiment de très mauvaises fréquentations), j'aime bien Jean-Marie Pelt. Entre autres choses, je lui suis reconnaissant, beaucoup d'années plus tard, de m'avoir accordé deux ou trois heures dans
son bureau des Récollets, à Metz, pour m'expliquer, sans aucun mépris pour mon incompétence, ce qu'est un organisme génétiquement modifié, alors qu'il était encore un des seuls en France à en parler.

Et aujourd'hui, que devient-il, au fait? Eh bien, il n'a pas perdu le sens de l'humour. Hier, dans sa chroni
que sur France Inter, il racontait avoir proposé au Parti socialiste de remplacer sa célèbre rose par un chrysanthème, ou par un gerbéra, au motif que ces fleurs ont mis au point, explique-t-il, une organisation hautement «républicaine». Si j'ai bien compris (?), le capitule des gerbéras, qui ressemble à une fleur unique, est en réalité un ensemble de nombreuses petites fleurs qui prennent l'apparence de pétales, de sépales et de pistils. Etonnant, non ?

En tout cas, aux dernières nouvelles, le PS n'a pas suivi le conseil de Pelt, préférant conserver sa rose avec ses épines. Pourtant, on pourrait supposer que J.-M. P. ne manque pas d'audience chez les camarades. Voilà-t-il pas qu'on l'a retrouvé le 7 octobre dernier au siège du conseil régional de Lorraine, où il signait une convention pour aider le président socialiste de la région à «donner du sens» à ses politiques (www.republicain-lorrain.fr/fr/permalien/article/2068406/Pelt-s-allie-a-Masseret.html)... Un peu fumeux, certes, mais une belle opération de com' des socialistes, alors que les Verts, ici comme ailleurs, vont leur mettre des bâtons dans les roues au premier tour des élections régionales.

Je ne sais pas ce qu'a en tête Jean-Marie Pelt, qui n'a vraiment plus besoin de se placer dans le jeu politique local. De toute façon, ça ne changera pas grand chose en mars prochain. Mais quand même,le gerbéra au poing, c'est une sacré bonne idée!

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