mercredi 9 juin 2010

La gauche est-elle aveugle, ou complice?

L'apathie de la gauche et de ceux qui s'en disent les représentants me surprend. M'attriste. Me révolte.

La gauche, vous savez? Celle qui, dans les années 80, tenta de lutter contre les concentrations de la presse. Celle qui se dit attachée aux Droits de l'Homme et à la démocratie. Celle qui se montre si sourcilleuse de sa liberté d'expression. La gauche, quoi!

Aujourd'hui, se constitue un groupe de presse monstrueux, qui va réunir l'essentiel des médias dans un bon tiers de la France, de Grenoble à Strasbourg. Un groupe dont la direction –le Crédit Mutuel, puisqu'il faut bien le nommer– ne fait pas la différence entre une entreprise de presse et une entreprise «comme les autres», et pour qui l'information n'est qu'une marchandise dont le seul intérêt réside dans le profit qu'on peut en tirer. Même Le Monde s'en émeut...

Face à ce nouveau type de papyvore, il va de soi que la gauche et ceux qui s'en disent les représentants vont se mobiliser, protester, émettre des propositions de lois, comme ils le firent jadis contre Hersant et Dassault. Cela va de soi... sauf qu'il semble qu'il était plus facile de hurler contre Hersant que contre un groupe bancaire.

Parce que, voilà: on ne les entend pas, ces vertueux représentants de la gauche. Rien, pas un communiqué, pas une initiative, nada! De qui, de quoi ont-ils peur? Craignent-ils pour leurs plans de com'? Eux, ou les collectivités qu'ils dirigent, sont-ils ligotés par des intérêts financiers? Ou, et ce serait peut-être pire, ont-ils tellement perdu leurs repères idéologiques qu'ils ne voient plus où se situe le danger pour la démocratie et le droit à l'information?

Demain –mais il sera trop tard–, on mesurera avec effroi la responsabilité et l'absence de sens des responsabilités des élus «de gauche» que les habitants de ces contrées de l'Est ont portés au Parlement. De Mesdames Darciaux, Filippetti, Didier, Schillinger, entre autres. De Messieurs Collomb, Moscovici, Masseret, Destot, Migaud, Le Déaut, Féron, Liebgott, Queyranne, Montebourg, Todeschini, Rebsamen, Patriat, entre autres.

La gauche baisse les bras. On finira bien un jour par savoir ce qu'elle espère tirer de cette honteuse et coupable complicité. Et si ces Messieurs-Dames veulent me démentir, qu'ils se réveillent et agissent enfin; promis, on leur en sera reconnaissant!

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