mercredi 3 mars 2010

Il n'y a pas de sauveur suprême

Bientôt les élections régionales, et les choses sont à peu près nettes. En Lorraine, on devra choisir, à gauche, entre les listes du NPA, du Front de Gauche, des écolos et de Lutte ouvrière. Ah, et puis j'oubliais: celle qui s'appelle «La Gauche avec Jean-Pierre Masseret». Une liste sans étiquette, en somme, qui ne se revendique que d'un seul point fédérateur: le Lider Maximo, le chef, le Grand Timonier, le Boss, Dieu le Père, le Petit Père du Populo, le chef de meute, le Petit Caporal, Papa, Sa Sainteté.

Une liste qui n'annonce pas sa couleur: socialiste? Communiste? Anarchiste? «La Gauche», par les temps qui courent, c'est vague. Une liste qui, donc, voit les électeurs de la même façon que les multiples pouvoirs personnels qui ont émaillé l'Histoire ont considéré les peuples: des troupeaux de moutons qui ne réclament qu'une chose, qu'un berger incontesté les guide à travers les verts pâturages.

Jean-Pierre Masseret, en l'occurrence, n'est sûrement pas le pire président qui pourrait échoir au conseil régional de Lorraine. Il n'a pas si mal travaillé depuis 2004. D'autres auraient fait mieux; d'autres, à coup sûr, auraient fait beaucoup plus mal. La question n'est pas là. Les 14 et 21 mars, on doit élire un conseil régional, composé de femmes et d'hommes qui se battent pour réaliser la mission qu'on leur assignera, selon des convictions, une idéologie (oh, le gros mot!), une certaine idée de la vie collective. Le nom de la présidente ou du président est, dans ce premier temps, très accessoire.

Or, que nous anno
nce l'intitulé de cette liste, qui sera sans doute victorieuse? «La Gauche avec Jean-Pierre Masseret.» Il y a tromperie sur la marchandise: la gauche, c'est la somme de toutes les listes que j'ai énumérées plus haut. Pas seulement les candidats du Parti socialiste et d'une partie du Parti communiste français. Parce que, au fait, il faut le savoir: J.-P. M., qui se faisait fort de rassembler autour de sa personne toute la gauche, du Modem (!) jusqu'au NPA, n'a même pas réussi à éviter la fraction en deux camps du PC, dont une partie des membres, et pas des moindres, a choisi le Front de Gauche!

Les socialistes ont été les seuls, en Lorraine, à accepter de se présenter aux électeurs sous le nom d'un homme dont un sondage indiquait naguère que moins de 20% des Lorrains le connaissent. Personnellement, je trouve ça parfaitement anachronique, ringard et révélateur d'une sacrée absence de courage. C'est mon avis, et comme d'habitude, je le partage.

4 commentaires:

  1. Désolé de te le dire mais c'est de la mauvaise foi Bernard : la liste Masseret est une liste PS, PCF, MRC, MJS...

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  2. Quant aux Communistes dissidents, ils n'acceptent pas la discipline de leur partie et jouent avec un coup d'avance une future élection. L'avisé commentateur politique que tu es n'a pas pu rater ça quand même.

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  3. Oups. Pari sans E... C'est mieux :-D

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  4. Mais si, y en a! Mais si!
    Le portrait qui suit sert à les reconnaître.

    Gras Jésus, vigne vierge,
    et passez muscade!

    Au Point-du-jour

    Monsieur Bébé Toutout
    sapé blanc boubou
    crack au pied-de-biche
    la Vie, bout à bout
    tous deux, tea for two
    aïe, aïe, aïe, fortiche!
    Sur un plateau, un fétiche
    tintamarre, marlou, loups
    à volonté, chic et chiche
    des godiches bourr' le mou:
    retour de l'Aiglon d'Autriche.

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