Ce n’est pourtant pas pour cet amusant exercice que l’on retient la mansuétude de La République en marche envers l’ancien Premier ministre, humilié mais pas condamné. La première fournée de candidats aux législatives marchant derrière Macron est fortement teintée de rose très pâle, ne serait-ce que par le brevet accordé à 24 députés sortants prêts à troquer le soutien du PS contre la marque à la mode. Vingt-quatre députés triés sur le volet, exempts évidemment de tout soupçon de fronde, et tous adeptes du social-libéralisme imposé à la gauche depuis 2012 par Valls, Hollande et son spin doctor, Gaspard Gantzer, qui a, lui aussi, déposé son CV avec succès.
D’ici à mercredi prochain, après la nomination du nouveau Premier ministre, l’attribution des 148 circonscriptions encore dépourvues de candidats macronistes permettra sans doute à la droite LR et UDI de placer sur l’échiquier quelques transfuges qui se diront « modérés ». On voit bien quelle majorité le nouveau Président souhaite construire, pas si représentative de « l’ensemble du spectre politique républicain » que ne l’affirme son bras droit Richard Ferrand.
Restent 223 « civils », qui n’ont jamais exercé de mandat électoral. Ils seront plus nombreux encore quand le casting sera clos. Quel que soit le sort que leur réserveront les électeurs, leur présence est de loin l’aspect le plus intéressant de la pratique inventée par En marche ! Mais quant à s’imposer face aux professionnels de la politique qui s’incrustent… On leur souhaite bon courage.
(Le Républicain Lorrain, 12 mai 2017)