En attendant le Premier ministre de droite :
Les transfuges
Comment, dans 577 circonscriptions, présenter autant de femmes que
d’hommes, et autant de « civils » que de politiciens ? Imposer la parité
à un total impair, c’est une prouesse arithmétique qu’Emmanuel Macron
est sur le point de réussir… en ne présentant pas d’adversaire face à
Manuel Valls. Une promesse tenue !
Ce n’est pourtant pas pour cet
amusant exercice que l’on retient la mansuétude de La République en
marche envers l’ancien Premier ministre, humilié mais pas condamné. La
première fournée de candidats aux législatives marchant derrière Macron
est fortement teintée de rose très pâle, ne serait-ce que par le brevet
accordé à 24 députés sortants prêts à troquer le soutien du PS contre la
marque à la mode. Vingt-quatre députés triés sur le volet, exempts
évidemment de tout soupçon de fronde, et tous adeptes du
social-libéralisme imposé à la gauche depuis 2012 par Valls, Hollande et
son spin doctor, Gaspard Gantzer, qui a, lui aussi, déposé son CV avec
succès.
D’ici à mercredi prochain, après la nomination du nouveau
Premier ministre, l’attribution des 148 circonscriptions encore
dépourvues de candidats macronistes permettra sans doute à la droite LR
et UDI de placer sur l’échiquier quelques transfuges qui se diront «
modérés ». On voit bien quelle majorité le nouveau Président souhaite
construire, pas si représentative de « l’ensemble du spectre politique
républicain » que ne l’affirme son bras droit Richard Ferrand.
Restent
223 « civils », qui n’ont jamais exercé de mandat électoral. Ils seront
plus nombreux encore quand le casting sera clos. Quel que soit le sort
que leur réserveront les électeurs, leur présence est de loin l’aspect
le plus intéressant de la pratique inventée par En marche ! Mais quant à
s’imposer face aux professionnels de la politique qui
s’incrustent… On leur souhaite bon courage.
(Le Républicain Lorrain, 12 mai 2017)
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