jeudi 18 juin 2009

Un reporter, ça rapporte. Et puis c'est tout!

En couverture de l'hebdo La Vie de cette semaine (n° 3329), cet appel : "Iran : ce qu'a vu notre reporter". Enfin ! Enfin, une rédaction qui ne se paie pas de mots, et qui annonce tout simplement la couleur. En pages intérieures, jour par jour, voire heure par heure, le récit des cinq jours vécus à Téhéran par Anne Guion. Anne Guion qui, donc, est reporter. Et qui a fait son métier, en racontant comment elle a travaillé, qui elle a rencontré, ce qu'elle a entendu... et vu. Un reportage, quoi !

"Ce qu'a vu notre reporter". Ce titre devrait être répété à longueur de Unes. Il résume en cinq mots ce qu'on devrait demander en permanence aux reporters : dire ce qu'ils ont vu et, accessoirement, ressenti.

Au lieu de quoi trop souvent, de plus en plus souvent, les rédacteurs en chef ou les chefs de service - et surtout ceux qui ne sortent jamais de leur bureau - envoient aujourd'hui leurs reporters sur le terrain en les dotant d'une mission précise : rapporter un angle prédéfini, voire illustrer une vision pré-établie des événements. Le témoignage n'est plus guère de mise.

Merci à La Vie pour ce rappel basique : le reportage, c'est d'abord du récit. Et un reporter, c'est quelqu'un à qui on fait confiance, pas quelqu'un à qui on dit ce qu'il va dire... Mais au fait, pourquoi je m’énerve, moi ?

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