jeudi 15 octobre 2009

Il y a info et info

On attend pour demain, vendredi 16 octobre, une très, très grosse manif de paysans dans et autour de la ville de Metz. Comme à Strasbourg, le 1er octobre. La préfecture de Région s'est fendue d'un communiqué préventif, invitant la population à suivre en direct les événements et les blocages de la circulation conséquents sur les ondes de la radio France Bleu Lorraine.

Dans le journal qui m'emploie, cette initiative provoque les grincements de dents de quelques membres de la hiérarchie offusqués par cet appel à une supposée concurrence. Ce qui à mon avis est une erreur.
Primo : Radio France, que je sache, est assujettie à une mission de service public, et il n'est pas choquant que les services de l'Etat fassent appel au service public (c'est le contraire qui serait anormal). Lors de la tempête de janvier dernier dans les Landes, les stations de France Bleu Gascogne, Pays Basque et Gironde ont été au centre du dispositif de soutien aux habitants, et je tiens de bonne source que cette action a été d'une qualité incomparable. Je me trompe, Zélie ?Secundo : quand une situation évolue d'heure en heure, la radio reste le meilleur moyen d'information directe ; le journal n'intervient qu'en second temps, avec ses contenus spécifiques. Oui, mais, m'objecte-t-on, nous sommes désormais présents sur le web. OK ; seulement, quand on est au volant de son auto, bloqué derrière un amas de tracteurs, on n'a pas son ordinateur à portée de main. Le web sur le téléphone portable n'est encore utilisé que par une minorité de gens.

En fait, les réactions que j'ai enregistrées dans la rédaction me semblent être l'expression d'un vieux fond impérialiste, un réflexe institutionnel qui prévalait au temps où « le journal » jouissait d'un monopole absolu qui permettait à ses dirigeants d'être les cogestionnaires de la vie publique. Le vieux patron qui a vendu le journal il y a trois ans croyait encore qu'il était capable de désigner tout seul qui serait maire ou député, comme dans les années 70.
Bet zou bet un amzer, un amzer tremenet... (cherchez pas, c'est une vieille chanson bretonne).

Ce qui m'étonne, c'est que ce sont de (un peu) plus jeunes que moi qui restent ancrés dans cette illusion du pouvoir et de la considération. N'empêche que demain, quand ils chercheront les déviations, ils seront bien contents de trouver le service public sur leur autoradio !

1 commentaire:

  1. Je l'atteste ! Je le confirme ! C'est bien notre France Bleue Gascogne qui nous informait, jour et nuit ou presque et au quart de poil ! Perdus dans nos Landes dévastées. Notre journal Sud-Ouest, fit un compte rendu détaillé...mais plus tard.
    (Comment j'ai pris la "grosse tête" d'être citée dans ton blog ! Wahou !)

    P.S. : A quand la suite de tes aventures en Normandiiiie ?

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